Le ramadhan qui frappe à nos portes fait s'emballer les marchés! Les fruits et légumes, notamment sur les étals des marchés de l'intérieur de la Kabylie, font grincer des dents. Les viandes sont, quant à elle, à des prix impossibles! Alors que le poulet est gaillardement affiché à 300 Da le kg avec promesses fermes de voir son prix s'envoler, la viande rouge est quant à elle affichée à 700DA pour la bovine avec os. Un vendeur de poulets nous explique que «la cherté du poulet provient de sa rareté sur le marché de gros. Les producteurs rencontrant de grosses difficultés avec les chaleurs, ont été obligés de baisser rideau pour la plupart et la tension sur ce produit est à venir!» Les bouchers, eux, accusent les chevillards et ces derniers disent que les éleveurs sont eux aussi en quasi faillite car seuls les riches et gros éleveurs sont en mesure de produire du veau, avec tous les frais induits! La viande congelée qui est en fait le seul recours des modestes bourses, ou du moins était le recours, est devenue subitement quasiment inaccessible. En effet, son prix a augmenté au marché de gros alors que sur les étals des détaillants, les choses varient d'un marchand à l'autre. Ce mois de ramadhan s'annonce en effet très chaud sur ce front et les gens, notamment les pères de familles aux revenus modestes ne savent plus que et quoi faire? Les fruits et les légumes ne sont pas en reste. Si la pomme de terre au moins résiste, l'ognon veut faire des siennes avec 35 et 40 DA le kg et l'ail va, nous disent des marchands de quatre saisons, dépasser les 300 DA le kg. Le haricot vert, très prisé par les gens, va également faire des siennes. Avec l'arrivée des émigrés et les fêtes, ce légume a déjà dépassé la barre des 80 DA le kg et ce, sur les étals du marché le plus connu de la région, celui de Draâ Ben Khedda. La courgette, autre légume recherché, aussi bien pour les fêtes que pour le ramadhan, va elle aussi avoir des vapeurs et s'affiche déjà à 40 DA. Question fraîcheur, il vaut mieux ne pas être trop regardant. C'est aussi le cas de la laitue, cette dernière est en fait un amas de feuilles desséchées dont seul le nom porté sur l'étiquette rappelle que c'est une laitue, mais il vaut mieux dire était une laitue et malgré cela elle est proposée à 60 DA le kg! La tomate est, disent certains vendeurs, malade et rares sont celles proposées à un prix raisonnable pour la saison. Seule la tomate industrielle est cédée à 60– 70DA! Les fruits, quant à eux, ne veulent pas être déclassés. Et seule la pastèque demeure encore abordable, 25 DA le kg alors que le melon cantaloup est cédé à 60 DA et les autres fruits, de la banane aux pommes, affichent des prix qui vont de 120DA pour la première à 180 pour la seconde. Certes de petites pommes toutes rabougries, acides et ne payant pas de mines sont aimablement proposées à 40 DA! Ajouter à tout cela, une rentrée scolaire qui pointe déjà et l'Aïd, un mois après le ramadhan! C'est dire combien, d'ores et déjà, les pères de familles sont stressés! Le ramadhan sera donc assez rude, pour les jeûneurs, non seulement avec les chaleurs mais aussi pour les bourses moyennes.