La maison de la Culture Kateb-Yacine de Sidi Bel-Abbès a abrité un hommage très émouvant à l'une des figures emblématiques des bords de la Mekerra, en l'occurrence Hadj Kandsi, l'inénarrable humoristique qui marquera pour très longtemps les mémoires. L'initiative de la chaîne1, radio algérienne de langue française, louable et noble a mis en exergue le parcours sportif et artistique de cet homme orchestre ayant su imprégner au milieu bélabésien «la noukta», propre aux enfants de la Tahtaha. Un programme de circonstances a été concocté sous l'aimable collaboration de la direction de la Culture et a donné à une soirée «gentille» et agréable. Ainsi, des artistes sont venus rendre hommage à Ammi Kandsi, et nous noterons la présence, entre autres, du doyen du théâtre, Abbès Lacarne qui, au passage, nous aura agrémentés avec la troupe du théâtre du dire du café littéraire, d'un chant local à la sauce bélabésienne, du non moins légendaire. Puis ce sera au tour de Mohamed Sahli de nous enchanter avec ses morceaux de cru et remuer les souvenirs du «zmen des beaux jours», mandole en main et sourire aux lèvres. Sahli est donc à féliciter. Les jeunes musiciens de l'école de musique andalouse, dirigée par Bensari et dont on relèvera une excellente maîtrise dans ce genre, ont eux aussi brillé. L'animateur de la chaîne1 a ensuite cédé son micro aux notables de la ville, à l'exemple de l'ancien journaliste et président de l'USMBA, Hassani Mustapha; de l'écrivain Mohamed Khiat; des deux membres de l'association Sawt Nidal, Hadj Benzineb et Doukara, actuellement malade; de Abbès Sedjerari, et de Mohamed Bousmaha, résident actuellement au Canada et poursuivant une carrière de danse populaire. Cependant, il est à déplorer l'absence de Abbès Bouden, scénariste et metteur en scène du répertoire dans lequel a évolué Kandsi. Disons que cette soirée aura eu le mérite de traduire le microcosme «abassi» dans les arts et montrer, s'il en est, que ce patrimoine immatériel a besoin de tout le monde pour être en mesure d'être bien géré. La chaîne1, à travers son émission, «leïla min», est une occasion de découvrir les richesses de notre terroir.