Le phénomène sempiternel du trafic de carburant continue de miner les frontières, en l'absence d'une véritable stratégie des pouvoirs publics pour atténuer cette tension exercée par les Hallaba. Cela se vérifie par la multiplicité des saisies opérées par les différents services chargés de lutter contre cette hémorragie portant atteinte à l'économie nationale. Ainsi, malgré la décision prise par les autorités locales de la wilaya de Tlemcen de restriction du carburant en matière de distribution, soit 400 DA pour les véhicules légers et 1.500 pour les camions, la problématique demeure complexe, nécessitant une pression sans répit à l'égard des trafiquants par l'application de mesures plus fermes. Dans un autre contexte, cette mesure de réduire la distribution génère des files interminables au niveau des stations–service. «Le constat est décevant, fera remarquer Anouar, un apiculteur. «Cette mesure nous pénalise et nous fait perdre notre temps», souligne-t-il. Pour les transporteurs en commun et les chauffeurs de taxi, cette décision de restriction pose un gros problème. «Nous passons de longues heures, quotidiennement, pour nous approvisionner en carburant. C'est vraiment inconcevable!» «Ceux qui font dans le trafic de carburant sont connus; ils sillonnent de jour comme de nuit les villes frontalières pour faire le plein et ne résignent sur aucun moyen pour emmagasiner ce produit dans des lieux sans craindre le moindre danger. Nous autres nous trouvons ainsi en train de payer pour eux», dira un chauffeur de taxi. «Qu'est-ce donc cette mesure qui pénalise tout le bon à la place du mauvais?» interroge-t-il. Pour notre interlocuteur, «il faut plutôt songer au renforcement des moyens de contrôle sur la bande frontalière, en particulier, et procéder à de sévères sanctions contre les trafiquants». Ainsi, et en attendant d'autres mesures «plus réfléchies», les automobilistes honnêtes continuent de subir les conséquences d'une catégorie mafieuse qui ne se soucie guère de la préservation de l'économie nationale.