Chaque année, des opérations d'aménagements de marchés couverts sont programmées à Oran. Cette fois-ci, ce sont des sommes faramineuses qui ont été dépensées pour la réhabilitation de ces marchés couverts, désertés finalement par des commerçants qui, ont préféré plutôt le commerce informel, devenu de plus en plus florissant, nous fait-on savoir. «Cette année, nous avons engagé 25 milliards de centimes pour la réhabilitation des marchés couverts répartis à travers les divers secteurs de la ville d'Oran, mais ces opérations risquent d'êtres hypothéquées, si l'activité commerciale n'est pas réglementée autour des marchés», fera savoir le responsable de la direction du commerce, en charge cette année du suivi des travaux de réhabilitation concernant les 25 marchés couverts d'Oran. On apprend qu'il a été fait appel aux services communaux de la division des affaires économiques, DAE, ainsi que ceux de l'ordre du fait qu'il y ait une occupation illégale de la voie publique. Le marché informel a détruit toute activité commerciale à l'intérieur de ces marchés couverts. Celle-ci se fait plus à l'extérieur du marché. Nous qui sommes à l'intérieur, sommes soumis à des charges fiscales, et ce, en plus de la location. Alors que ceux qui squattent les espaces extérieurs et bloquent l'entrée du marché ne sont soumis, eux, à aucune réglementation ni charge fiscale», dira, hors de lui, Mohamed, un commerçant installé au marché de Gambetta et contraint d'étaler sa marchandise à même le trottoir, puisque toute l'activité commerciale se focalise autour et à l'extérieur du marché. Les mêmes propos seront tenus par un autre commerçant du marché dit des Mimosas à Cité Petit, dans le secteur El Badr: «Nous sommes quelques-uns seulement à avoir un contrat avec la commune pour la location des stands et locaux, mais le marché informel, qui squatte tous les espaces, nous étouffe.» Le phénomène de l'informel est dénoncé par l'ensemble des commerçants activant au sein des marchés couverts, presque déserts et El-Hadj Habib, installé au marché de Jean Kraft à Miramar fera remarquer: «Chaque année, des dépenses considérables sont effectuées pour les opérations de réhabilitation de ces marchés couverts mais le problème est toujours là, le marché est désert et tous les vendeurs préfèrent étaler leurs marchandises à l'extérieur du marché et à même le sol, faisant fi de toutes les conditions d'hygiène exigées. Il faut attaquer le mal, si on a le pouvoir de le faire. Le marché informel est nuisible à toute l'économie nationale.» Du côté de la direction du commerce, on soutient que l'évacuation des places publiques ne relève pas de leur ressort: «Afin de réguler l‘activité commerciale dans les marchés communaux, une coordination entre les services de la sûreté, du commerce et de la commune est indispensable». Ainsi, en plus des 25 marchés couverts en cours de réhabilitation à Oran, 108 Box implantés sur 3 nouveaux marchés de type «parisien» attendent leurs bénéficiaires dans la commune de Bir El Djir, sachant aussi que 5 marchés de ce même type ont été mis en place à Oran, Belgaïd, Es-Senia et Sidi El Bachir pour un coût financier de l'ordre de 5 milliards de centimes.