En dépit des 25 milliards de centimes engagés pour les opérations de réfection et d'aménagements de marchés couverts, ceux-ci demeurent abandonnés par les marchands qui préfèrent rejoindre les marchands ambulants illicites sur la voie publique. Ainsi, de nombreux citoyens estiment que ce type d'opération d'aménagement n'est, en fait, qu'un gaspillage de deniers publics. A ce propos, le dénommé Sidi Ahmed, âgé de 23 ans, habitant la localité d'El Hassi et en charge d'une famille de 05 membres dira: «Cela fait plus de six mois que j'ai déposé mon dossier au niveau des services du secteur urbain de Bouâmama, et ce, afin de bénéficier d'un local ou d'un box dans l'un des marchés couverts de la ville. Au niveau de ce secteur, l'un des responsables m'avait affirmé que mon dossier allait être transféré aux services compétents de la commune, les seuls, selon lui, habilités à trancher si je devais bénéficier d'un box ou d'un local. Malheureusement, aucune suite n'a été donnée, à ce jour, à ma demande. A vrai dire, j'ai même abandonné l'idée d'exercer légalement. Résultat: je continue à faire du commerce illicite, bien que les services de sécurité ne cessent pas de nous chasser d'un lieu à un autre. Franchement, cette situation est hallucinante: alors que des locaux rénovés, restent fermés au niveau du marché des fruits et légumes à M'dina El Djedida, des jeunes chômeurs attendent, depuis des années, que leurs demandes d'attribution d'un box ou local, soient satisfaites. De son côté, H. Saïd, un vendeur illicite, âgé de 29 ans, dira: «Le marché couvert à Es-Seddikia reste toujours fermé, pourtant, il vient d'être rénové et réaménagé. Les responsables justifient cette fermeture par le refus des marchands à rejoindre leurs locaux et stands, préférant ainsi étaler leurs marchandises sur la voie publique.» Lors d'une petite virée au marché des fruits et légumes de la ville nouvelle, nous avons effectivement constaté que plus de trois locaux étaient fermés. «Le marché informel a détruit toute activité commerciale à l'intérieur de ces marchés couverts et celle-ci se fait plus à l'extérieur du marché. Nous, qui sommes à l'intérieur, sommes soumis à des charges fiscales, et ce, en plus de la location. C'est pour cette raison que vous constatez que certains locaux sont fermés.» Quant à El Hadj Habib, un commerçant installé au marché de Saint Eugène qui, lui aussi, vient de bénéficier de travaux de réfection, dira: «Chaque année, des dépenses considérables sont effectuées pour les opérations de réhabilitation de ces marchés couverts mais le problème est toujours là, le marché est désert et tous les vendeurs préfèrent étaler leurs marchandises à l'extérieur du marché et à même le sol, faisant fi de toutes les conditions d'hygiène exigées. Il faut attaquer le mal, si on a le pouvoir de le faire. Le marché informel est nuisible à toute l'économie nationale.» Sur cette question, une source de la division des affaires économiques, DAE fera savoir que «les services du commerce ont dégagé, il y a plus de 06 mois, un budget de 25 milliards de centimes pour la réhabilitation de tous les marchés couverts, répartis à travers les divers secteurs de la ville d'Oran. A l'heure actuelle, nous n'avons réceptionné que 05 marchés. Les services de la commune ont émis certaines réserves sur ces opérations de réfection, car il mérite de savoir que nous n'avons pas été consultés à cet effet. Je porte à votre connaissance qu'à ce jour, nous avons reçu plus de 1.200 demandes d'attribution de box et de locaux. Actuellement, nous sommes en train d'étudier l'éventualité de réaménager certains marchés, à l'image de ceux dits parisiens et récemment réalisés à l'USTO.» Concernant les commerçants, ayant abandonné leurs locaux, notre source dira: «De nombreux commerçants ont fait part de leur intension de regagner leurs locaux, à condition de bénéficier d'un calendrier de paiement de loyer sur plusieurs tranches.»