La violence a pris le dessus en cette première quinzaine du mois de ramadan. Au service des urgences du CHU d'Oran, les médecins parlent d'une sérieuse hausse par rapport à l'année passée. Selon nos interlocuteurs: «Plus de 200 victimes d'agressions à l'arme blanche ont été enregistrées depuis le début de ce mois, ce qui représente une moyenne de 11 agressions par jour.» Un médecin urgentiste avancera à ce propos: «Nos services ont accueilli près de 200 victimes d'agressions, depuis le début de ce mois du ramadan, et la plupart sont des jeunes, âgés entre 17 et 35 ans. Ces agressions ont eu lieu au niveau de plusieurs quartiers d'Oran.» N. Sid Ahmed, âgé de 29 ans et possédant un véhicule de type Renault Clio, dira: «Je passais sous le pont du quartier Ibn Sina, celui qui se trouve à proximité du parc d'attractions, lorsque j'ai vu plusieurs pierres entassées les unes sur les autres sur la chaussée. J'ai ralenti et soudain des individus sont apparus et ont tenté de me voler ma voiture. Ayant compris leur manège, j'ai donc appuyé sur le champignon de mon accélérateur et je me suis enfui. Mon voisin connaîtra le même fait, au même endroit, le deuxième jour du ramadan.» Une dame, victime d'un vol juste à l'entrée de l'immeuble qui se trouve à la cité du colonel Lotfi nous racontera: «Je rentrais chez moi, après avoir acheté à mes enfants des articles scolaires pour 10.000 DA, lorsque j'ai été attaqué par un individu. Ce malfrat m'avait suivie et a profité, du moment où j'entrais dans l'immeuble où j'habite, pour m'arracher le sac qui contenait mes achats puis il s'est sauvé. J'ai essayé de le suivre mais il est tout de suite monté dans une voiture qui l'attendait. Cet incident a vraiment marqué mes enfants et les a traumatisés.» K. Karima, quant à elle, déclarera: «Ce que nous lisons quotidiennement dans les journaux, dans les colonnes des faits divers, tels que les crimes et les agressions enregistrés durant ce mois sacré, censé être un mois de piété, nous angoisse beaucoup. La peur est présente car tous ces faits confirment bien l'insécurité qui prévaut dans notre ville». R. Kacem ajoutera pour sa part: «Nous demandons aux autorités locales et aux services de sécurité d'intensifier les rondes de police, surtout avant la rupture du jeûne. C'est à ce moment-là que les agressions se multiplient.» La chargée de la communication de la sûreté de la wilaya d'Oran dévoilera, à ce propos: «Les agents de police effectuent des rondes quotidiennes, surtout dans les rues principales de la ville, là où le taux des agressions semble très élevé. Nous avons d'ailleurs établi un programme de sécurité, spécial ramadan, et il a déjà été mis en place.» Rappelons que depuis le début du mois de ramadan, 5 crimes ont été enregistrés dans la wilaya d'Oran. Le dernier étant celui qui s'est produit à Gdyel. La victime était une jeune fille, une mineure, mortellement tabassée par son frère. Il y a eu aussi celui du jeune de 21 ans qui a été poignardé à Haï El Daya (ex-Petit lac). Le troisième, un parricide, a eu lieu à Bousfer. En effet, un jeune avait tabassé son père qui avait rendu l'âme à l'hôpital. Il y a eu aussi un fratricide au Douar El Nakous à Aïn El Türck. Et enfin le crime crapuleux de El-Gareta dans la commune de Sidi Chami où la victime avait été égorgée puis délestée de sa voiture, une Clio «faracha».