L'épineuse problématique des médicaments périmés stockés au niveau des officines va enfin être résolue. Après des années de blocage, qui ont occasionné le stockage de plus de 250.000 tonnes de médicament, le SNAPO (Syndicat national des pharmaciens et officines) fait le premier pas. En effet, après des années d'attente d'une aide de l'Etat, le syndicat se voit contraint de se prendre en charge en attribuant le marché d'incinération de ces médicaments à une société nouvellement implantée sur le marché national. C'est ce qu'a confirmé le président du SNAPO.: «Grâce à la volonté des deux bureaux d'Alger et de Boumerdès, en collaboration avec le bureau national, nous nous sommes adressés à une société qui vient juste d'avoir son agrément pour entamer l'opération d'incinération», devait déclarer Messaoud Beloumbri. «Il s'agit, dans un premier temps, de lancer une opération pilote dans la wilaya de Boumerdès. Cette action interviendra dans les jours à venir pour ensuite toucher le stock de la wilaya d'Alger», précise-t-il. Néanmoins, le président du SNAPO a expliqué que cette opération ne peut être élargie au reste du territoire national sans le concours des autorités publiques. Selon Beloumbri, les pharmaciens ne peuvent pas, à eux seuls, supporter les coûts de cette opération. «Nous, en tant que pharmaciens, ne pouvons pas prendre cette opération en charge car elle demande la réunion de plusieurs conditions sécuritaires, financières, logistiques et administratives pour l'achever. C'est pour cette raison que nous interpellons officiellement les ministères de l'Environnement et de la Santé pour jouer leur rôle.» Par ailleurs, une réunion de concertation a regroupé avant-hier le ministère du Commerce et le SNAPO, syndicat des pharmaciens, pour rouvrir le dossier des marges bénéficiaires mis en veille depuis plus d'une année et demie. Les doléances des pharmaciens ont été enregistrées par les représentants du ministère du Commerce, mais aucune décision n'a été prise à ce sujet. Dans les jours qui viennent, le SNAPO sera convoqué par d'autres ministères concernés par cette question, et un conseil interministériel se tiendra prochainement pour délibérer les décisions prises sous l'arbitrage du Premier ministre. Le syndicat a avancé un certain nombre de propositions faites au ministère. "Nous sommes allés avec de nouvelles propositions. Nous avons demandé que soit arrêtée une liste de produits innovants qui font leur entrée sur le marché national et dont le prix est élevé, et d'établir une marge bénéficiaire spéciale de sorte à ne pas léser les autres qui ont des marges moyennes", dira, à ce propos, Beloumbri. Et de préciser: "Nous voulons avec cela encourager le médicament générique, et accorder une marge plus importante de facilitation fiscale. Ce sont-là des mesures spécifiques pour encourager le médicament générique en Algérie."