Depuis des années, la problématique du renouvellement du parc automobile du transport des voyageurs est posée. Mais d'année en année, malgré un renouvellement partiel du parc, beaucoup reste à faire. Il y a une année, le ministre du Transport, Amar Tou, avait reconnu l'échec de la politique de son département en matière de transport urbain, mais pas seulement puisque les vieux bus continuent toujours de sillonner les wilayas. Plus pour longtemps. A en croire des sources, le département du Transport est en train de préparer une nouvelle réglementation qui limiterait l'âge des bus autorisés à être utilisés. La révision de la réglementation concernant le transport des voyageurs intervient au moment où une révision a touché le code de la route avec le durcissement des contraventions à l'égard des contrevenants. Pour les autorités, cette nouvelle réglementation s'inscrit dans la même logique portant limitation du nombre d'accidents de la route qui font chaque année plus de 4.000 morts. L'on n'écarte pas non plus la possibilité de revoir à la hausse l'âge minimum des personnes autorisées à conduire les bus de transport. Ces conducteurs devraient aussi subir des tests d'aptitude pour obtenir l'autorisation. Mais, d'ores et déjà, le syndicat des transporteurs évoque la problématique de l'accès au financement pour renouveler les vieux bus. "Avec la fin du crédit à la consommation, et l'absence des aides de l'Andi pour ce genre d'activité, il nous est difficile de financer l'opération. Soit, nous devons compter sur notre seul apport, ce qui n'est pas facile du tout, soit, nous nous rabattons sur le crédit leasing, octroyé par les banques arabes" nous a expliqué un responsable du syndicat des transporteurs. Pour lui, "il est nécessaire que les autorités interviennent pour nous faciliter l'obtention des crédits, du moins pour l'opération" a-t-il dit. Les pouvoirs publics imputent en tout cas l'anarchie à l'ouverture du secteur à la concurrence. Pour le ministre, «ce sont les transporteurs qui font la loi au détriment de la réglementation et des lois de la République». Selon les statistiques, le secteur du transport est détenu par le privé avec 11.364 opérateurs, alors que le public ne compte que 17 opérateurs. Le parc national du transport urbain comptait 12.410 véhicules au premier semestre de l'année 2008. Selon l'Union générale des commerçants algériens, 29.000 transporteurs sont inscrits sur les registres de commerce.