Quatre familles, composées de 20 membres, habitant l'immeuble en ruine de la rue Hasni-Akeb à Carteaux, vivent dans des conditions inhumaines. Ils sont privés d'eau potable et d'électricité, et le réseau d'assainissements ainsi que les sanitaires font défaut dans leur demeure qui a tout l'air d'une décharge sauvage où animaux errants et rongeurs trouvent leur gîte. Ces familles, qui comptent 7 enfants, vivant dans une indescriptible insalubrité, entourées d'ordures entassées au bas des escaliers et dans les pièces vides dont les toitures se sont effondrées, pièces n'abritant plus personnes, sont exposées à des maladies respiratoires et dermatologiques dont ils souffrent déjà. L'autre danger qui les guette est l'effondrement de ce qui reste encore de leur maison. Et cela peut arriver à tout moment vu les écroulements de murs et de toitures qui y sont survenus. Situation ayant poussé bien dès fois les familles à passer leurs nuits à la belle étoile, de peur de périr sous les décombres. H.Z., mère de deux filles, témoigne. «Il y a quatre ans que l'état de cette bâtisse a commencé à se détériorer. Il a pris un sérieux coup après les dernières intempéries et le séisme qui a touché Oran. Il y a eu ainsi des effondrements dans quatre pièces, devenus depuis une décharge à ciel ouvert», dit-elle en ajoutant: «Cela fait un an que la canalisation du réseau d'assainissement est obstruée. Il en résulte des débordements des eaux usées qui atteignent presque toutes les pièces. Les odeurs nauséabondes font ainsi partie de notre quotidien. Nous avons interpellé les services de nettoiement et de l'hygiène, et ils sont venus il y a cinq mois de cela. Mais très vite, la situation est revenue à la case de départ.» Mme R.H. confie: «Les ordures et les déchets attirent les animaux errants et même les rats. Nous sommes en danger, et nos enfants encore plus.» elle est relayée par M.M., père de famille, qui déclare: «Mon fils, âgé de 2 ans, a été évacué à l'hôpital pédiatrique de Canastel pour des problèmes respiratoires. Il présentait une propagation de micro-organismes dans sa cage respiratoire. Il a été hospitalisé pendant un mois. Ses médecins traitants m'ont demandé de changer de domicile sinon son état de santé risque de se compliquer davantage.» L'autre problème évoqué est l'absence de l'eau potable et de l'électricité. «Cela fait plus de 12 mois que nous vivons à les lumières des bougies», dit R.H. qui explique: «Sonelgaz nous a coupé l'alimentation en électricité à cause du dangers que présentent les câbles suspendus depuis l'effondrement survenu au premier étage et des infiltrations des eaux, mais aussi pour des factures impayées, les dettes s'élevant à 60.000DA.» Pour les habitants, «ce montant représente la consommation en électricité des familles qui ont quitté l'immeuble sans s'acquitter de leurs dettes». Pour ce qui est de l'eau potable, on saura auprès des familles que le réseau n'est plus fonctionnel. «On s'alimente en eau auprès des colporteurs ou des voisins», affirme les habitants de l'immeuble qui précisent que des représentants de la commune ont visité les lieux à deux reprises et ont relevé les conditions inhumaines où ils vivent. «Malheureusement, rien n'a été fait pour nous», lâche, déçu, un père de famille selon qui «seulement deux familles ont été relogées après l'effondrement totale des pièces qu'elles occupaient».