Le ministre français de la Défense a déclaré, jeudi, que l'Algérie figurait parmi les pays potentiellement intéressés par l'achat de frégates françaises. En visite à Lorient, sur les chantiers navals de DCNS où il a présidé la cérémonie de découpe de la première tôle de la frégate multimissions, ‘Normandie', pour la marine française, Hervé Morin a annoncé la commande de trois nouvelles frégates Fremm par l'armée française. Un programme qui s'élève à 11 unités pour un montant de 7 milliards d'euros. «Un premier succès a été enregistré avec la vente d'une frégate au Maroc. La Grèce a ouvert cet été des négociations avec la France pour l'acquisition de six frégates. D'autres pays sont potentiellement intéressés. Je pense notamment à l'Algérie, l'Arabie saoudite ou encore le Brésil» a-t-il déclaré. Le ministre français de la Défense a expliqué que le programme Fremm est mené conjointement avec l'Italie. «Vous le savez, nous menons ce programme en coopération avec l'Italie, dans le cadre de l'organisation conjointe en matière d'armement (OCCAr). Avec plus de 20 navires, c'est le programme naval européen le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale», a précisé le ministre français. Cette déclaration du ministre français constitue un démenti aux informations de presse évoquant l'annulation d'un contrat entre l'Algérie et la France qui prévoyait l'achat de frégates. En réalité, l'Algérie continue de discuter avec plusieurs pays européens en vue d'acquérir des armes destinées aux forces navales, notamment des frégates et des hélicoptères. Mais aucun accord n'a été signé. Depuis quelques jours, les rumeurs se multiplient sur des achats d'armes par l'Algérie auprès de pays européens dont l'Italie et la Grande-Bretagne. Certaines sources évoquent un contrat pouvant atteindre 5 milliards de dollars. Il concernerait l'achat de frégates et d'une centaine d'hélicoptères auprès d'un groupe italo-britannique de défense. Mais, selon une source proche des milieux de l'industrie de défense européenne, toutes ces annonces ne sont que des rumeurs. «Les Algériens discutent. Ils regardent. Comme tous les pays du monde, ils prospectent auprès de fabricants d'armes pour moderniser leurs capacités de défense. Mais aucun dossier n'est réellement arrivé à un état avancé. L'Algérie n'a signé avec aucun pays pour acquérir des armes», explique notre source. Une information confirmée par un haut responsable algérien : «Aucune annonce ne devrait intervenir avant plusieurs mois. L'achat de telles armes est un processus long et complexe», explique-t-il. L'épisode des Mig russes défectueux devrait, par ailleurs, inciter les Algériens à plus de prudence dans le choix du matériel et des fournisseurs. En 2008, l'Algérie avait engagé des négociations avec plusieurs pays européens dont la France, l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne en vue d'acquérir des frégates destinées aux forces navales. Mais aucun accord n'a été conclu. Les Français, même distancés par leurs concurrents, restent encore dans la course pour cet important contrat. Curieusement, les Français possèdent un atout de taille dans ce dossier, estime notre source. C'est le seul pays européen dont les armes ne sont pas soumises à la réglementation ITAR (International Traffic in Arms Regulations) en matière d'exportation. Autrement dit, Paris peut vendre des frégates équipées à l'Algérie sans passer préalablement par une demande d'accord américain.