L'association culturelle Ibdae a participé, du 24 au 28 septembre, à la 9e édition du Festival international «Théâtrales de l'Automne» qu'a organisé, dans la petite ville de Dourdan (près de Paris), la Compagnie le Théâtre de L'An Demain. C'est la deuxième fois que la formation oranaise participe à cette rencontre théâtrale qui accueille, chaque année, de nombreuses jeunes formations provenant d'un grand nombre de pays européens, l'association Ibdae étant le seul représentant du continent africain. Lors de l'édition précédente, la compagnie théâtrale oranaise avait fait exception en participant à ce rendez-vous théâtral francophone avec un spectacle en langue arabe, «L'Autre», une adaptation du roman du philosophe français Denis Diderot. Lors de la dernière édition, l'association Ibdae devait concourir, cette fois, avec deux nouvelles productions en français dans le genre one man show, dont le texte est de la plume de Abdelhafid Boualem, traitant tous les deux, avec beaucoup d'humour, de l'obsession de la jeunesse à l'émigration. Les répétitions se sont effectuées durant le mois de ramadhan dans le Petit théâtre de la Rue Chanzy, au Quartier Sidi Bachir, qui gagnerait à être réhabilité et à recouvrer sa vocation initiale en abritant des représentations théâtrales de ce genre. A travers ces deux spectacles, c'est en fait deux défis que s'est fixés la jeune formation oranaise. Le premier spectacle «Rester, c'est mourir un peu», d'une durée de vingt minutes, a été interprété par l'auteur qui inaugure ainsi sa remontée sur les planches après une absence qui aura duré près de vingt ans. Le one-man-show se déroule dans les locaux d'un consulat où un jeune algérien, candidat à l'émigration, qui a vu maintes fois ses demandes de visa refusées, tente dans un dernier recours de convaincre son interlocuteur de ses nobles motivations à quitter le pays. Cet entretien de la dernière chance s'avèrera vain. Dans le second spectacle, «Visa, j'écris ton nom», dont le titre pastiche le célèbre poème «Liberté» de Paul Eluard, relate les délires d'un jeune comédien qui, en dépit de tous les expédients, ne réussira pas à avoir son visa. Le comédien Amine Missoum, également président de l'association, s'est offert là une première expérience réussie d'interprétation dans la langue de Molière. Les deux comédiens ont remarquablement rempli leur pari. A la fin du Festival, l'association culturelle oranaise s'est même vue proposer un statut de membre du comité d'organisation pour les éditions du Festival à venir