Un chercheur français, d'origine algérienne, travaillant au sein de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), responsable du plus grand accélérateur de particules au monde, a été arrêté jeudi, en France, par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Il est soupçonné d'avoir entretenu des relations avec l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), responsable de plusieurs attentats en Algérie. Le groupe est également derrière l'enlèvement des diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay. Le scientifique de 32 ans a été interpellé à Vienne, une ville située à une vingtaine de kilomètres au sud de Lyon. Son frère de 25 ans a été arrêté au même moment. Les policiers ont saisi des ordinateurs portables et du matériel informatique dans l'appartement des deux inculpés. Les deux hommes sont actuellement détenus par la DCRI mais ils n'ont pas été accusés de quoi que ce soit jusqu'à nouvel ordre. Selon une source judiciaire, «l'aîné était pisté depuis un an et demi par les services antiterroristes, dans le cadre d'une enquête sur les filières afghanes à Paris». Dans des communications interceptées par la police, il aurait désigné des cibles possibles pour des attentats en sol français. Selon une mise au point du CERN, ce physicien qui travaillait sur des projets d'analyse de données de physique pour l'expérience LHCb, depuis 2003, «n'était pas employé par le CERN et poursuivait ses recherches dans le cadre d'un contrat avec un institut extérieur». Durant son travail, ajoute la mise au point «il n'a jamais été en contact avec quelque élément qui pourrait être utilisé à des fins terroristes.» Le CERN est un laboratoire de recherche en physique des particules posant des questions fondamentales sur l'Univers : «aucune des recherches menées au CERN n'a d'application militaire potentielle, et tous nos résultats sont publiés dans le domaine public» a conclu le Centre.