Le cardiologue et l'ORL de l'EPH Ahmed Médeghri étant déjà partis de Saïda, la maternité qui assurait quelque 6.700 accouchements enregistrés annuellement, soit plus de 18 naissances/jour pour les parturientes provenant des 16 communes de la wilaya et des circonscriptions limitrophes, ne fonctionne déjà plus qu'avec un seul médecin gynécologue. Or ce dernier vient de sortir en congé, par bonheur, pour une dizaine de jours seulement, et les sages-femmes sont parfois contraintes de pallier à cette absence, notamment dans le cas des accouchements sans douleur, où il est fait appel à la méthode dite de «prophylaxie psychique», censée préparer les parturientes à surmonter leur crainte et atténuer les douleurs de l'accouchement. La méthode, inventée dans les années cinquante du siècle dernier et qui est un peu moins pratiquée, depuis le recours assez fréquent à l'anesthésie péridurale, permet de surmonter les douleurs de l'accouchement. Elle repose sur l'information, la relaxation, la gymnastique douce et l'autocontrôle de sa respiration par la parturiente. Elle lui permettrait ainsi de diminuer l'intensité des douleurs et de reprendre ses forces au cours de l'accouchement, pour faciliter l'expulsion du bébé. Divers exercices respiratoires, pratiqués préalablement et suffisamment à l'avance, telle la respiration thoracique ou haletante par exemple, vont aider la future maman pendant l'accouchement. L'inspiration et l'expiration profondes contribuent à muscler davantage sa paroi abdominale et d'être moins focalisée sur ses douleurs. Les mouvements conseillés aident à contrôler les muscles sollicités durant l'accouchement. La poursuite préalable de ces exercices est fortement recommandée à domicile, avant la date de l'accouchement. Ceci étant et en attendant le retour de congé du praticien titulaire, les accouchements sont menés sinon supervisés de nuit par des médecins spécialistes, exploitant des cabinets privés en gynécologie et réquisitionnés à la demande de la DSP de la wilaya de Saïda, sachant que les cas compliqués sont transférés vers d'autres villes limitrophes mieux nanties en spécialistes. Néanmoins, la directrice de l'hôpital de Saïda, à laquelle la VO a rendu récemment visite, s'est montrée rassurante, en nous annonçant que son ministère de tutelle aurait accordé à son secteur de nouveaux postes budgétaires, pour recruter des médecins spécialistes en gynécologie, ainsi que des médecins généralistes. Ceci pour répondre aux inquiétudes légitimes nourries par la population de Saïda en général et par le personnel paramédical de la maternité en particulier, qui craint que «ce vide sidéral ne se perpétue», selon un syndicaliste. Enfin, nous apprenons d'une autre source formelle, que d'autres médecins spécialistes (un cardiologue et un ORL) ont également quitté l'EPH Ahmed Médeghri de Saïda, durant ces derniers jours. Serait-ce ce constat qui autorise un membre de la commission sanitaire de l'APW de Saïda, à estimer récemment que «le secteur de la Santé est en mauvaise… santé»?...