«Mais, Monsieur le juge, dira A.B., un homme dont l'âge dépasse la quarantaine, je ne savais pas que le colis que m'avait remis le père du prisonnier contenait de la drogue. -Je veux bien vous croire, lui rétorquera le magistrat, mais alors vous ne vous êtes pas posé la question: ‘pourquoi son propre père ne le lui a pas remis ce colis lui-même?'» Une question à laquelle ne pourra pas répondre le mis en cause qui comparaissait, hier, devant la cour d'appel. Les faits de cette affaire remontent au début de l'été de l'année en cours, lorsqu'un colis destiné au dénommé C.M., détenu à Gdyel, a été saisi, vu qu'il contenait 80g de kif, dissimulés à l'intérieur d'une paire de tongs. Jugé en première instance par le tribunal, pour avoir tenté d'introduire du kif dans un pénitencier, A.B. a été condamné à la peine de trois ans de prison ferme. Appelé, hier, devant la cour d'appel, le mis en cause maintiendra ses premières déclarations, jurant qu'il avait rencontré le père du détenu à Chlef. Et c'était là que ce dernier lui avait demandé ce service. «Un service gratuit, tentera d'ironiser le président de l'audience.» Et à une autre question du président de l'audience, lui demandant s'il avait déjà fait de la prison, le mis en cause expliquera que le total de ses peines se montait à une quarantaine d'années pour différents griefs, dont le trafic de stupéfiants. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public demandera le maintien de la première peine.