Après le gel du découvert bancaire, estimé à près de 42 milliards de DA, décidé en 2003, et un plan de charge des pouvoirs publics en faveur de la SNVI à travers la production de camions et d'autobus pour le compte du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, le gouvernement vient de corriger une anomalie qui empêche le développement d'une industrie nationale de montage de véhicules industriels et d'autobus. Dans le projet de loi de Finances pour 2010, le gouvernement a prévu d'exonérer de droits de douane les pièces destinées à l'industrie de montage de véhicules industriels, tracteurs agricoles et autobus. Aussi, il est prévu l'application d'une TVA de seulement 7% sur ces pièces, selon le texte de loi. Les mesures concerneraient notamment les tracteurs routiers, les camions dont la charge est comprise entre 5 et 20 tonnes et les camions dont la charge dépasse 20 tonnes ainsi que les autobus de transport de voyageurs de plus de 10 places, selon le texte. Cette mesure réparatrice et incitative, prise en faveur de la SNVI, grande entreprise publique encore en vie, est venue à point nommé pour mettre de l'ordre dans ce segment sauvé par l'Etat dans le cadre de la restructuration industrielle. Auparavant, les camions importés par l'Algérie étaient soumis à un taux de droit de douane de 5%. Pour les pièces détachées destinées à l'industrie de montage locale de véhicules industriels, ces droits varient entre 5% et 15%. Le gouvernement justifie cette décision par la concurrence déloyale provoquée par les taxes appliquées aux pièces et éléments destinés à l'industrie de montage de véhicules lourds en Algérie. Ces taxes menacent l'industrie mécanique nationale de disparition et compromettent l'avenir de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) qui fabrique les poids lourds et les autobus. Le gouvernement, en supprimant les droits de douane sur les pièces destinées à l'industrie de montage de véhicules lourds, autobus et tracteurs, veut rendre attractif l'investissement national et étranger dans ce domaine. Pour rappel, le P-DG de la SNVI, Mokhtar Chahboub, a plaidé pour la redynamisation de l'entreprise, fleuron de l'industrie des véhicules industriels, pour la rendre plus performante afin qu'elle puisse récupérer ses parts de marché au niveau national et en acquérir d'autres sur les plan régional et international. Il a fait savoir que la SNVI a besoin qu'on prenne en charge son passif, le gel ou l'effacement de sa dette et la mise à sa disposition d'un fonds de roulement de l'ordre de 3 milliards de dinars. D'autant qu'il existe en Algérie 3.000 entreprises dont 2.500 PME qui activent dans la production de composants, comme les boîtes à vitesses, les pare-brise, les batteries, les câbles électriques. Un avenir réel existe donc pour cette industrie.