Le P-DG de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), Mokhtar Chahboub, a considéré hier que le contrat signé avec le ministère de l'Intérieur portant sur la fourniture de 4150 véhicules est une «véritable bouffée d'oxygène». La SNVI croule sous des dettes faramineuses de l'ordre de 102 milliards de dinars (équivalent à 1,5 milliard de dollars). Le premier responsable de l'entreprise nationale appelle l'Etat à intervenir pour «éponger cette dette». Dans une intervention hier sur les ondes de la Chaîne III, M. Chahboub a plaidé en faveur du soutien de l'Etat à la SNVI afin qu'elle puisse lancer son plan d'investissement.«L'Etat doit prendre en charge la résorption d'un découvert financier. Nous avons une dette de l'ordre de 60 milliards de dinars. Cette dette ne peut être épongée que par les pouvoirs publics. Elle est constituée essentiellement de dettes que l'Etat détient sur la SNVI à travers des types d'obligations participatives», affirme-t-il lors de l'émission «L'invité de la rédaction», avant d'ajouter : «Il existe également un découvert de 42 milliards de dinars qui devra être traité sur la démarche arrêtée avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. Cet endettement ne peut être pris en charge que par les pouvoirs publics.» La commande du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, d'un montant de 22 milliards de dinars, ne peut résorber cette dette, estime-t-il. «Si les pouvoirs publics ne prennent pas une décision d'effacement, la SNVI pourrait disparaître. Mais pour le moment, il n'est pas envisagé la fermeture de cette société», a-t-il tenu à répondre à la question de l'animatrice de l'émission. Loin de crier à la faillite de l'entreprise publique, le P-DG de la SNVI est revenu sur la stratégie de relance adoptée, notamment la transformation de l'entreprise en société économique de développement. Une option à laquelle elle s'est préparée afin d'envisager l'ouverture du capital et de filialiser certaines branches. Dans le cadre de cette politique, un partenaire français, le carrossier BTK, qui a participé à la constitution d'une filiale commune (détenue à 60% par BTK et à 40% par la SNVI), gère actuellement l'usine basée à Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret. Cette nouvelle société, comptant en son sein 1100 travailleurs, fabrique depuis novembre 2008 des remorques, des semi-remorques, des porte-engins et différents équipements de carrosseries industrielles. Un plan de redressement interne En attendant la validation de son plan de redressement interne par les services du ministère de l'Industrie et par le conseil des participations de l'Etat, la SNVI a opté pour la rationalisation des activités. «La SNVI fait l'objet d'une attention très particulière des pouvoirs publics. Nous travaillons sur un plan de redressement interne qui a été confirmé par des cabinets d'études internationaux. Notre problématique reste notre participation à la dynamique du marché du véhicule industriel», fait-il savoir, tout en signalant que «la part de marché de SNVI s'est érodée du fait que les capacités de production sont restées figées». Chiffres à l'appui, l'invité de la rédaction a signalé qu'auparavant, la part de SNVI était de 40% lorsque le marché avait besoin annuellement de 6000 véhicules industriels. Aujourd'hui, la part de la société nationale a chuté à 15% sur un marché demandeur de 40 000 unités par an. Pour reconquérir ses parts, l'entreprise publique a élaboré un plan d'investissement et de réhabilitation de l'outil de production. L'objectif est d'atteindre une capacité de production de 10 000 véhicules par an, sachant qu'actuellement la SNVI ne peut fabriquer que 5000 unités. S'agissant de l'exportation, M. Chahboub a communiqué un chiffre de 80 millions de dollars d'exportation réalisé ces dernières années. En 2009, des contrats d'une valeur de 2 millions de dollars ont été signés avec des pays africains. 1500 emplois seront créés A la faveur du nouveau contrat-programme signé avec le ministère de l'Intérieur, le P-DG de la SNVI prévoit la création de 1500 emplois directs. «Environ 1000 emplois seront créés au niveau de nos usines de production et 500 autres au niveau des sociétés de sous-traitance», a-t-il annoncé, ajoutant que le carnet de commandes permet aujourd'hui de «pérenniser l'activité et d'envisager la réhabilitation de l'entreprise». S'exprimant sur le patriotisme économique affiché par les pouvoirs publics, M. Chahboub a indiqué : «Cette constance est favorable à notre entreprise.»