La grève déclenchée par les PES pourra se poursuivre si les revendications des professeurs du secondaire adhérents au CNAPEST ne sont pas prises en considération. Moment où en se désolidarisant du mouvement, le SNTE tente de sauvegarder sa représentativité aux yeux de la direction de l'Education de la wilaya, après y avoir supplanté l'éternelle UGTA. Kadri Youcef, coordinateur de wilaya du syndicat CNAPEST, qui était visiblement tendu à la sortie d'une réunion qu'il venait de tenir avec les professeurs en grève au lycée Chérif Tlemçani de Béni-Saf, nous expliquera les motivations de ce long arrêt de travail qui risque de boucler ses 8 jours. Selon lui, 43 PES suivent le mouvement de grève à Béni-Saf, soit les 91,43% des adhérents locaux au CNAPEST. Au tableau des revendications, il mettra en tête «la mission difficile de l'enseignant, en butte à la surcharge des classes». Et de citer l'exemple des deux lycées de Béni-Saf et celui de Oulhaça, dont la surpopulation des classes est reconduite depuis l'an dernier. «A présent, dira-t-il, c'est toute la wilaya d'Aïn Témouchent qui est contaminée, ceci étant dû à l'absence de recrutement, faute de création préalable de postes budgétaires. «Sur les 39 postes demandés, a-t-il précisé, la wilaya d'Aïn Témouchent n'en aura obtenu que 27 seulement, soit moins de 70% des postes réclamés. Conséquence immédiate: les PES sont obligés de faire des heures supplémentaires», a-t-il constaté. Pour le coordinateur, «le problème ne fait qu'empirer, comme au Lycée Bachir El-Ibrahimi de Aïn Témouchent, où les classes de Terminales sont trop surchargées pour garantir un bon pourcentage de réussite au Bac en juin prochain. D'ailleurs, même si la totalité des 39 postes demandés avait été obtenue, on n'est pas sûr que le taux d'occupation serait revu à la baisse dans ces mêmes classes». Le second volet des revendications a trait, bien évidement, aux indemnités qui selon lui, «doivent être revues à la hausse». Et d'ajouter: «Certaines de ces indemnités ont d'ailleurs été octroyées aux enseignants dans certaines wilayate et pas dans la nôtre». Toujours selon ce syndicaliste, sur les 718 PES adhérant au CNAPEST dans la wilaya de Aïn Témouchent, ils sont 568 soit un peu plus de 79% à suivre notre mouvement de grève. Un mouvement qui pourrait se prolonger au-delà de cette date butoir du 21 octobre», a-t-il menacé. Ce faisant, que doit en conclure le commun des parents d'élèves, quand tout en avançant ces mêmes revendications, le syndicat concurrent (SNTE) se désolidarise de cette même grève? Est-ce pour sauvegarder la représentativité que lui reconnaît la direction de l'Education, maintenant qu'il a réussi à déboulonner l'inamovible UGTA, pour occuper le terrain?... Voilà un enjeu auquel les élèves préparant leur passeport pour l'université, restent des plus réfractaires, tout en se refusant à jouer dans la cour des grands. «A chacun ses objectifs!...», nous diront plusieurs lycéens interrogés sur le sujet.