“En dépit de la baisse actuelle des recettes dans le sillage du recul des cours mondiaux de pétrole, l'Etat entend maintenir le même rythme de ses efforts pour le confortement de sa politique sociale, la lutte contre le chômage et la réalisation d'une croissance plus forte.” C'est ainsi que le ministre des finances, Karim Djoudi, a entamé son intervention au Conseil de la nation, à l'occasion de la présentation, hier, du projet de loi de finances pour 2010. En matière de politique sociale, une enveloppe de près de 1 000 milliards de dinars a été allouée par l'Etat au titre des subventions aux établissements hospitaliers, à la contribution annuelle au Fonds de réserve des retraites, aux versements de pensions de retraite et petites pensions, au soutien des prix des céréales, du lait, de l'eau et au transport des marchandises. Cette enveloppe financière sera tout autant orientée vers des prestations au profit de la population par des établissements publics à caractère économique, et au bénéfice des enfants scolarisés de familles démunies, ainsi que les augmentations des bourses des étudiants, et stagiaires à partir de la rentrée 2009, et pour les indemnisations des victimes du terrorisme et de la tragédie nationale. Près de 1 600 milliards de dinars sont également prévus pour le fonctionnement des services de l'Etat dont 925 milliards de dinars de dépenses salariales, 230 milliards pour les incidences de l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) à 15 000 DA et de la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires, le reste étant affecté notamment au fonctionnement des services et aux subventions aux communes à travers le Fonds commun des collectivités locales. Dans le même temps, plus de 100 milliards de dinars destinés à la lutte contre le chômage sont au programme : il s'agit dans les faits du financement des allocations forfaitaires de solidarité et la création d'emplois d'attente, dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (Daip), et caisses de sécurité sociale, en contrepartie d'abattements sur la part patronale des cotisations sociales, dans le cadre des mesures d'encouragement à la création d'emplois par les entreprises. Dans ce cadre, il est utile de rappeler les éléments d'encadrement de ce texte de loi qui reposent sur un taux de croissance prévisionnel du PIB de 4% (5,5% hors hydrocarbures), un prix moyen de baril de pétrole maintenu à 37 dollars, un taux d'inflation de 3,5%, et des importations de près de 37 milliards de dollars.