A la veille du ramadan et suite à des instructions du gouvernement, d'énormes quantités de pommes de terre avaient été stockées, par plusieurs offices chargés du stockage, en vue de lutter contre la spéculation et de stabiliser ses prix de vente au niveau des marchés locaux. Selon des sources relevant de l'office nationale des aliments de bétail, ONAB: «Cette pomme de terre a été livrée aux marchands de gros et de détail, soumis de la revendre à 40 DA maximum, or, il se trouve que cet aliment est vendu à 50 DA sur le marché. De nombreux marchands, au marché de la Bastille déclareront «avoir acheté la pomme de terre au marché de gros à 45 DA le kilo, ce qui les oblige à la revendre à 50 DA, alors que l'état a fixé les prix de la pomme de terre, stockée la veille du mois du ramadan, à 40 DA, pour les marchands, ayant bénéficié de cette opération et ayant pour but de casser ses prix». Un marchand qui refusera de dévoiler son identité, déclarera: «Je vends la pomme de terre stockée à 50 DA, après l'avoir acheté, à mon tour, de chez un livreur à 45 DA. Cela fait d'ailleurs une semaine que je l'achète à ce prix. Les prix de la pomme de terre sont donc toujours en hausse, bien que le marché soit noyé par des quantités énormes de cet aliment.» Le directeur des services agricoles indiquera pour sa part: «On a suivi, la veille du mois du ramadan, un plan de stockage de pomme de terre, en vue de casser les prix de cet aliment qui a atteint les 70 DA le kilo. Le directeur de l'agriculture au niveau de la wilaya, indiquera également que «de nombreuses institutions, notamment l'ONAB, qui est spécialisé en stockage, ont bénéficié d'autorisations de stockage de plus de 500 tonnes de pommes de terre, provenant des wilayas de Mascara et de Mostaganem, mais à la seule condition de la revendre à 30 DA le kilo», «certains particuliers, possédant des chambres froides, ont pris en charge le stockage et l'état a couvert les charges de l'opération. Le marché a donc été inondé par d'énormes quantités de pomme de terre, tout en sachant que les quantités stockées devaient être vendues dans un délai de 15 jours, maximum, après son déstockage», ajoutera-t-il, en affirmant que «le plan est venu dans le but de casser les prix, surtout avec la pénurie de production et la spéculation des prix». Notre interlocuteur ajoutera également que «la pomme de terre a été vendue aux marchands de gros et de détail, afin qu'elle soit revendue à 40 DA. Et c'est à la direction du commerce que revient la responsabilité du contrôle des prix, vu la subvention donnée par l'Etat.» Nous avons donc contacté les services de l'ONAB et un responsable du stockage nous apprendra que «l'office s'était chargé du stockage de 267 tonnes de pommes de terre, sachant que l'Etat avait donné des instructions quant à vendre le kilo à 34 DA aux détaillants, à 40 Da aux consommateurs et à 32 DA aux marchands de gros. L'opération de contrôle revient, quant à elle, aux services de la direction du commerce.» «Il était décidé, en premier lieu, que les prix de la pomme de terre ne dépassent pas les 30 DA, sur les marchés, cependant, les offices chargés du stockage, ont demandé à l'état de revoir les coûts de ce stockage qui ont été élevés et ceci s'est donc reflété sur les prix de la pomme de terre.» Concernant la question de la pomme de terre qui se vend à 50 DA sur le marché, il dira: «L'opération de contrôle est du ressort de la direction du commerce.» Une source relevant du service de la répression des fraudes indiquera également: «Aucune correspondance ne nous a été adressée, quant au contrôle du stockage de la pomme de terre et nos services contrôlent bien les prix des aliments subventionnés.» Sachant que l'Etat avait défini une prime de stockage à 1,5 DA le kilo, en plus de la prise en charge des coûts des assurances.