Réalité n Avec la flambée des prix ces derniers mois, la pomme de terre est devenue hors de portée d'un grand nombre de familles. Et dire qu'elle est un produit incontournable dans l'assiette de l'Algérien, surtout durant le ramadan ! La question est sur toutes les lèvres : le prix de la pomme de terre baissera-t-il à l'occasion du mois sacré comme l'ont promis les autorités ? Une chose est certaine en tout cas : ce tubercule est encore très cher. Le kilo est cédé à 60 DA en moyenne. Selon certaines prévisions, ce prix augmentera encore dans les jours à venir, ramadan oblige ! Ce qui contraindra bien des ménages à se passer de cet aliment de base. Un ramadan sans pomme de terre ? Ce qui était inimaginable, il y a quelques années encore, risque, malheureusement, de devenir une réalité cette année. Cela même si les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures pour que cela ne se produise pas. A ce propos, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a indiqué lors d'une récente conférence de presse, que des instructions ont été données aux 48 walis du pays pour procéder à la saisie des quantités stockées au niveau des chambres froides par les spéculateurs. De même, il a rappelé que la pomme de terre importée sera défiscalisée, c'est-à-dire exemptée des droits de douane (30%) et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à hauteur de 70%. Il a été décidé de recenser toutes les aires de stockage, de créer un comité de veille pour suivre les tendances du marché interne, d'examiner en profondeur la filière pomme de terre et de mobiliser les chambres froides pour stocker la pomme de terre importée, a-t-il encore souligné. Il est clair que les hautes autorités du pays ont pris le dossier de la pomme de terre en main afin de «faire baisser les prix, particulièrement durant ce mois de ramadan», comme l'a fait remarquer M. Belkhadem. Mais les mesures prises seront-elles efficaces ? Rien n'est moins sûr, sachant que l'inondation du marché ne contribue pas toujours à casser les prix dans notre pays. Il est vrai que le marché national fonctionne selon des mécanismes très souvent «incompréhensibles». Sinon comment expliquer le fait que les prix de certains produits restent élevés même lorsque l'offre dépasse de loin la demande ?