Les travailleurs de DIGROMED, une société de distribution des produits pharmaceutiques, ont organisé, hier, un sit-in de protestation devant le siège de leur ex-entreprise, à Hussein Dey. Les raisons de cette protestation sont liées au fait que les travailleurs sont restés 9 mois sans salaire. «C'est une situation intenable, nous ne pouvons plus taire notre colère car c'est une situation de grand désarroi dans laquelle nous nous trouvons», nous expliquera un travailleur rencontré sur place qui rebondira de suite: «imaginez 9 mois sans salaire! C'est inadmissible! Mais nous avons été patients et en fin de compte notre patience n'a été d'aucune utilité». Un autre travailleur nous expliquera: «Déjà que nous avons perdu notre travail et notre entreprise, voilà que nos salaires sont toujours bloqués! Nous ne pouvons plus rester dans cette situation précaire». Un collègue lui emboîtera le pas pour dire: «Nous n'avons pas un sou en poche, nous sommes obligés de nous faire aider par nos proches pour ne pas mourir de faim, mais cela ne peut durer !». Un autre travailleur les a rejoints pour nous dire toute sa colère par rapport à l'attitude de la direction qui a ignoré totalement leur situation. «Comment peut-on rester 9 mois sans salaire quand on a quatre enfants à nourrir et vêtir ? Deux d'entre eux vont à l'école. Imaginez combien il faut débourser pour leur prise en charge. Mais ça, la direction ne le prend pas en considération !», dit-il, très démonté. Quoi qu'il en soit, le point commun à toutes ces revendications est le règlement de leurs arriérés. «Nous réclamons notre argent comme convenu dans le protocole d'accord signé entre l'administration et le syndicat de l'entreprise». Il faut rappeler à cet égard que l'entreprise a été dissoute le 3 juin dernier. «Nous sommes 1.006 travailleurs à n'avoir pas perçu notre salaire depuis février 2009 malgré le protocole d'accord que l'entreprise s'est engagée à respecter», note à notre intention un travailleur. Un autre lui succède pour dire que «ce qui nous importe le plus est que ces gens-là respectent leurs engagements». Les protestataires accusent, entre autres, le directeur de l'entreprise, M. Bounab, d'être derrière tout cela et, à cet égard, disent qu'il a tourné casaque. «C'est lui qui est à l'origine de cette situation», nous explique-t-on avant de noter: «Nos droits sont lésés à cause du comportement du directeur». Les travailleurs présents sur place précisent que le directeur de l'entreprise ambitionne de modifier les clauses du protocole d'accord pourtant signé par l'Inspection du travail et le tribunal».