Le retard dans l'ouverture d'annexes, relevant de l'ANEM dans les communes de Sidi Chami, El Kerma et Es-Sénia, a engendré une souffrance supplémentaire chez les chômeurs de ces régions, un tourment qui s'illustre par l'éloignement et les longues files d'attente au niveau des guichets de l'ANEM de la région Sud, se trouvant au Boulevard Adda Benaouda. Ces chômeurs se présentent devant les locaux de cette agence dès l'aube et souvent, ils rebroussent chemin, sans avoir été reçus. Un chômeur, S. Mohammed, âgé de 30 ans et croisé sur les locaux de l'agence, indiquera: «J'habite dans la commune de Sidi Chami et je chôme depuis des années. A ce jour, je n'ai trouvé aucun travail, bien que j'aie frappé à toutes les portes. Cette situation m'oblige donc à me présenter dans cette agence, tous les trois mois, et ce, afin de renouveler ma carte bleue. Il y a deux jours, je suis venu ici à neuf heures du matin et quelle n'a été ma surprise, en voyant une file interminable. Cherchant des explications, on m'a répondu qu'il fallait venir à sept heures, vu que l'agence ouvrait ses portes à huit heures et que ses responsables devaient collecter les cartes d'identité. Chose que j'ai faite aujourd'hui, en dépit du manque de transport et le risque d'être agressé, et ce, juste pour renouveler une carte. Il était question d'ouvrir une annexe, relevant de cette agence, dans la daïra de Sidi Chami, dans le but d'alléger les souffrances des chômeurs de la région, sauf qu'on attend toujours.» A. Zoulikha, toujours sans emploi, âgée de 34 ans et qui habite à El Kerma, précisera: «Depuis l'obtention de ma licence, je cherche du travail, mais cela n'a rien donné et cette situation me contraint de faire le parcours du combattant pour me rendre à l'ANEM, afin de renouveler ma carte bleue et figurez-vous que la ligne, reliant El Kerma à Oran a été supprimée, ce qui m'oblige de prendre pas moins de trois bus pour arriver à la dite agence.» Un autre chômeur rétorquera: «Cette souffrance vient s'ajouter à celle du chômage, en l'absence des autorités habilitées qui restent les bras croisés. Que voulez-vous qu'on fasse devant une telle souffrance? Ceci nous pousse à tenter l'aventure de la harga.» Ces jeunes se demandent sur les vraies raisons qui empêchent l'ANEM d'ouvrir des annexes dans les communes de proximité. Par ailleurs, nos reporters ont pris contact avec les responsables de l'ANEM de la région Sud et la responsable au guichet, répondra: «On reçoit quotidiennement plus de 400 demandeurs, il y a ceux qui viennent pour le renouvellement et ceux qui viennent pour la demande de cartes bleues, sauf que notre local, destiné à prendre en charge toute la région Sud d'Oran, ne peut en aucun cas, tous les accueillir, vu leur grand nombre. L'exiguïté des locaux ne fait donc que compliquer les choses… et plus de 100 chômeurs rebroussent chemin à midi, sans être reçus. Et le tout est dû à l'absence d'annexes au niveau des dites communes.»