4 000 dossiers de demande d'emploi, pourtant répertoriés au niveau des différentes agences relevant de l'ANEM, sont en « souffrance ». Le non respect du calendrier des affectations, la dérégulation dans le traitement des dossiers de demande d'emploi, les incohérences relevées au niveau de certaines mairies en matière de régularisation des postulants ainsi que la non application du droit de travail sont parmi les causes majeures du dysfonctionnement dont souffrent particulièrement les jeunes chômeurs. Dans ce contexte, nous apprenons que plus de 4 000 dossiers de demande d'emploi, pourtant répertoriés au niveau de différentes agences relevant de l'ANEM, sont en « souffrance. » Des mécontentements ont en effet été signalés dans des APC où de jeunes postulants sont ballottés au gré de l'humeur des responsables, singulièrement perplexes quant à l'idée même de l'application de la législation du travail. Car, en matière de recrutement de la main d'œuvre, seule les antennes de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) sont habilitées à procéder de manière rationnelle au recrutement des jeunes chômeurs. « Nous ne pouvons plus tolérer l'irrespect de la législation du travail par des responsables profanes qui foulent au pied les instructions de la tutelle. Cette situation risque de donner lieu à de grandes dérives », avertit un responsable d'une antenne de l'ANEM. Pour notre interlocuteur, cet état de fait dénote la faiblesse d'une coordination effective entre les agences de l'ANEM et les APC de la ville d'Oran. POSTES FICTIFS Pourtant, le recrutement concernant les emplois permanents ou temporaires est tributaire de la décision ministérielle en date du 14 mars 2004. « Des postes de travail fictifs sont affichés dans plusieurs APC de la wilaya d'Oran. Ce qui est antinomique avec l'esprit des textes de la législation du travail », affirme notre interlocuteur. Selon lui, « des jeunes qui se présentent aux guichets des APC sont aussitôt orientés vers nos services (ANEM) pour l'obtention de la carte bleue ouvrant droit au travail. Mais à notre niveau, ces postes de travail n'existent pas », s'offusque notre interlocuteur. Une situation saugrenue dans la mesure où certains employeurs de droit public et privé font fi de la législation du travail en matière de recrutement. Dans cet ordre d'idées, les mécontentements manifestés récemment dans des localités de la wilaya d'Oran prouvent, si besoin est, le dysfonctionnement avéré né de la violation des textes de la législation du travail. Un autre responsable d'une agence de l'ANEM, ce faisant, a une lecture critique de certaines APC où les « dispositions de la législation du travail sont carrément ignorées par des responsables qui ignorent jusqu'à l'existence de ces textes. » Pour lui comme pour d'autres responsables du secteur du travail, l'intérêt accordé à la législation du travail brille par l'absence d'un suivi du dispositif d'encadrement lié au marché du travail. Dans une mairie de la commune d'Oran, le délégué à l'emploi s'est confondu en explications incohérentes au sujet de l'affichage des « postes » de travail. A ses yeux, même si l'infraction au code du travail est tangible, il n'empêche qu'il est « détaché à l'APC pour obéir aux directives… » C'est sur cette triste révélation qui résume, grosso modo, le sentiment qui prévaut dans les structures des collectivités locales que les responsables de l'ANEM tirent la sonnette d'alarme.