C'est dans la petite ville de Dourdan, dans les environs de Paris, où il participait, avec la formation Ibdae, à un Festival de théâtre que Abdelhafid Boualem, plus auteur que comédien, remontait après une si longue absence sur les planches, une passion qui l'a « toujours démangé », pour présenter, avec son compagnon de voyage, Amine Missoum, deux spectacles de one man show de son écriture. Une nouvelle carrière qui se profile déjà car cette première tentative va lui donner des ailes et le conforter dans son choix. Même si l'événement n'a pas été médiatisé faute de moyens, « l'expérience aura été exaltante », confie notre interlocuteur qui a été séduit par l'accueil du public, la remarquable infrastructure qu'est le centre culturel de la petite ville et surtout l'entière implication et le volontarisme des organisateurs. Sa première rencontre avec le théâtre remonte aux années de CEM. « C'est au CEM Ibn Khaldoun que j'ai commencé à faire du théâtre ». A cette époque, il était accroc de la radio et prêtait déjà une oreille attentive aux sketches et comédies des humoristes français Coluche et Pierre Desproges. Au CEM, il était appelé à jouer de petits rôles, « on imitait l'Inspecteur Tahar ». Cette passion pour le théâtre va déterminer la poursuite de ses études. Il s'inscrira à l'école des Beaux Arts d Oran puis, en 1982, à l'école des Beaux Arts d'Amiens où il passera deux années. Il entamera la vie active en exerçant durant 7 ans en qualité d'enseignant d'arts plastiques à l'ITE et au CEM Lakhdar Hafid d'Oran. En 1993, il crée une boîte de communication dans le quartier de Choupot puis tentera une expérience dans l'audiovisuel. En 2001, il réalise deux sketches en DVD : « Ma yenfaa ghir essah » et « Silence, on tourne » et envisage aujourd'hui de réaliser un documentaire sur ce concept. Il va donner alors libre cours à une vocation qu'il couve depuis l'époque où il était un auditeur assidu des radios où il appréciait les blagues des plus grands humoristes français : écrire des sketches. Et curieusement il choisira le français comme langue d'expression alors qu'il a suivi tout son cursus en arabe. Pour lui, « en arabe, une tournure ne produit pas le même effet dans deux régions différentes du monde arabophone, alors qu'en français, elle sera comprise par tous les publics francophones. Il faut dire aussi que l'Algérie est le deuxième pays francophone ». C'est 2OO3 que le public oranais fera la découverte de l'auteur de sketches Abdelhafid Boualem, lors d'une rencontre à la maison de la culture Zeddour Brahim au cours de laquelle il donnera lecture d'une dizaine de sketches, d'une durée de 15 à 20 mn chacun, qui brisent bien des tabous. « Avec l'humour, on peut faire passer tous les messages ». Axés sur l'autodérision, ses sketches puisent leur source dans le vécu algérien en faisant fi de tous les préjugés. Six ans après, son sketch « Malgré tout, bladi nabghik », d'une durée de 1h 20 mn, est monté pour la première fois par le comédien Mohamed Yebdri de l'association Monastir qui en donnera une seule représentation au CCF d'Oran. Abdelhafid Boualem envisage de reprendre ce spectacle et le présenter au public en été. Du 24 au 28 septembre 2009, il participera avec l'association culturelle Ibdae à la 9e édition du Festival international «Théâtrales de l'Automne» organisé, dans la petite ville de Dourdan (près de Paris), par la Compagnie le Théâtre de L'An Demain. La formation oranaise présentera deux spectacles sur le thème de l'émigration : «Rester, c'est mourir un peu», d'une durée de vingt minutes, interprété par l'auteur et «Visa, j'écris ton nom», par le comédien Amine Missoum. La Compagnie Ibdae est invitée, en décembre 2009, au Festival du rire de Marrakech qui verra la participation de grands noms de l'humour français. La formation oranaise compte y participer avec deux spectacles de son écriture : « Mariage hallal » interprété par Amine Missoum et « La France n'est plus ce qu'elle était » par Abdelhafid Boualem.