Depuis 2000, date du lancement des grands chantiers l'arrivée des travailleurs étrangers en Algérie et le recours à cette main-d'œuvre demeurent encore des sujets à polémique. Après les Chinois, les Turcs, les Sri Lankais c‘est au tour des citoyens du Bangladesh de faire leur apparition sur le marché de l'emploi. Une trentaine d'ouvriers du Bangladesh a débarqué il y a une quinzaine de jours par l'aéroport international Houari Boumediene via Doha. Ces ouvriers ont tous été acheminés ensuite sur de chantiers à l'est du pays. Un groupe de BTP chinois est engagée, avec un groupe japonais, dans la construction de l'autoroute Est-Ouest d'une longueur de 1.216 km et d'un coût de 11 milliards de dollars. Le marché du travail pour les ressortissants étrangers a connu ces dernières années une importante évolution à la hausse qui renseigne parfaitement sur le niveau d'attractivité atteint par l'économie nationale. Les grands chantiers, engagés dans différents secteurs d'activité, ont induit un boom de l'offre d'emploi que le marché local n'arrive pas à résorber, en raison notamment du problème de qualification qui se pose pour la communauté des chômeurs nationaux. Les entreprises étrangères, qui ont arraché des contrats de réalisation de chantiers considérés comme volumineux, sont donc dans ce cas précis contraint de recourir à la main-d'œuvre issue des pays respectifs pour faire face, et dans les délais, aux travaux pour lesquels elles sont engagées. Si cette arrivée massive des travailleurs étrangers en Algérie peut être interprétée comme un signe positif du niveau d'attractivité réalisé par l'économie nationale, la situation semble créer un certain quiproquo dans le débat sur le problème du chômage et la création d'emplois. En effet, beaucoup ne voient pas d'un bon œil cette «incursion» de la main-d'œuvre étrangère sur le marché algérien, alors que les chiffres liés au chômage demeurent relativement élevés, malgré les assurances et l'optimisme que continuent d'afficher les pouvoirs publics sur la question. Depuis déjà plusieurs années, beaucoup de managers d'entreprise avaient averti contre cette pénurie de travailleurs qualifiés. Aussi les entreprises occidentales préfèrent faire appel à des Turcs pour résorber le déficit de la main d'œuvre qualifiée. Ces travailleurs turcs sont souvent déclarés avec des diplômes équivalents à un poste d'ingénieur alors qu'en réalité ils sont tout juste des ouvriers spécialisés hautement qualifiés. Ainsi tout le monde est gagnant dans cette affaire...