L'immeuble Monte Carlo, situé dans la cité Mohamed Saïm et datant depuis l'ère coloniale, se retrouve inondé de poubelles et de tas d'ordures ménagères, à l'entrée même de l'immeuble. Ses habitants, ceux habitant les étages supérieurs et ceux habitant les étages inférieurs, se rejettent la responsabilité de ce phénomène. B. Abdallah, habitant le palier A, dira: «Ces bâtiments datant des années cinquante et composés de 18 étages occupés par 90 familles, ont été construits et destinés à des enseignants universitaires français. En ce temps-là, les cinq paliers étaient entourés d'un grand patio et restaient, dans la plupart du temps, fermés. Les personnes étrangères à l'immeuble ne pouvaient y accéder qu'à la demande de celui qui les recevaient chez lui et le concierge principal était le seul à avoir accès aux paliers. Mais ces dernières années, une très grande anarchie semble régner et tout le monde y a accès. Même les occupants de l'immeuble participent à la détérioration de l'image de ce dernier, en jetant leurs ordures ménagères qui nuisent pourtant à leur santé ainsi qu'à leur environnement, en premier lieu.» D. Yahia, un autre citoyen ajoutera: «L'immeuble a plusieurs issues et à leurs entrées, se trouvent des poubelles servant à recueillir les ordures. Celles-ci seront directement transportées à la cave, destinée à collecter les déchets et là, un ouvrier procédait, chaque semaine, au nettoyage de cette dernière, et percevait un salaire mensuel, collecté auprès des citoyens. Mais voilà que cet ouvrier de nettoiement est mort, depuis deux ans et les citoyens des étages supérieurs ont renoncé au payement des tâches de nettoyage et continuent de jeter leurs ordures à l'intérieur de la cave, sans les avoir mis, au préalable, dans on sac poubelle. Ceci a vraiment pesé sur les citoyens, habitant les étages du bas et qui ont demandé à ceux d'en haut de contribuer pour engager un autre ouvrier qui puisse assurer cette tâche. Certains refuseront et laisseront les choses s'empirer, comme vous le voyez clairement.» Un autre citoyen habitant le pavillon C, à l'étage supérieur, interviendra: «Les aides financières se sont interrompues, après que les citoyens des étages inférieurs ont refusé de payer les charges des dépannages de l'ascenseur et nous avons donc fait de même, à notre tour.» D'autre part, un enseignant à l'université, habitant cette même cité, indiquera: «Même les camions bennes, destinés à la collecte des ordures n'ont plus visité notre cité, depuis des semaines, chose qui a laissé les ordures s'accumuler encore et encore, se transformant ainsi en un grand danger pour la santé des enfants, qui n'ont, eux, que la cour comme terrain de jeux et comme moyen de défoulement.» Une vieille dame, une octogénaire, habitant au rez-de-chaussée de l'immeuble, dans le pavillon D, avec sa fille, une infirme, attirera notre attention. Celle-ci vit, en effet, une situation très critique, vu le grand taux d'humidité qui couvre les murs de son appartement et ce, en raison de l'infiltration des eaux usées, ce qui lui a causé une allergie.» Par ailleurs, un responsable du nettoiement au niveau du secteur urbain El Makkari affirmera: «Le camion-benne passe quotidiennement, le soir, pour collecter les ordures, y compris la cité Mohamed Saïm, seulement il ne va pas jusqu'aux immeubles, pour la simple raison qu'ils profitent, depuis un an, d'un bac à ordures, servant à assembler les ordures et qui a été installé en dehors de la cité, en vue de faciliter la tâche aux ouvriers de nettoiement. Mais voilà que le fait de jeter anarchiquement les ordures, a bloqué le passage, emplissant ainsi la cour de déchets et de saletés.» Notre interlocuteur fera porter la responsabilité aux citoyens qui ne respectent pas les horaires de passage des camions de collecte des ordures.