Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, est attendu très prochainement à Alger, pour une visite d'affaire. Aucune date n'a, pour le moment, été communiquée. La raison principale de cette visite est économique, et a été décidée vraisemblablement à la demande du patronat italien, très inquiet pour ses intérêts en Algérie. A l'origine de cette visite, la décision du gouvernement algérien de limiter les importations et l'adoption de la nouvelle loi de Finances complémentaire (LFC). L'Italie, qui prépare avec l'Algérie un sommet intergouvernemental qui se tiendra avant la fin de l'année, suit avec attention le cours des événements. «Nous attendons que le gouvernement algérien fixe une date pour la tenue du sommet», avait récemment déclaré l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Son excellence Giampaolo Cantini, lors d'une conférence de presse qu'il a organisée le 23 septembre dernier à Oran. Le 6 novembre en cours, Berlusconi avait discuté de ces nouvelles mesures avec le directeur de la section Algérie de l'ICE (Agence de promotion de l'exportation), et celui du Bureau Afrique de l'organisation patronale italienne Confuindustra. Une délégation représentant une vingtaine d'entreprises italiennes, qui devait se rendre en Algérie à la fin du mois d'octobre dernier pour engager des contacts d'affaires et prospecter des possibilités de partenariat, a reporté son voyage. Les entreprises italiennes inquiètes Cette même délégation accompagnera, probablement, le chef du gouvernement italien. Pour rappel, les exportations italiennes avaient enregistré une augmentation de 67% en 2008, avant le tour de vis du gouvernement algérien. L'Italie, qui a pris pied en Algérie, veut obtenir des garanties. En effet, les plus grandes entreprises de la construction et du génie civil comme Todini, Astaldi, Pizarotti, Saipem ou ENI sont présentes depuis des années en Algérie. Gazoducs, tramways, barrages et ponts sont les secteurs les plus prisés par les Italiens. Les échanges économiques devraient connaître un bond prodigieux, même si les investissements italiens en Algérie «demeurent faibles». Selon le président de la Chambre de commerce italo-arabe, le niveau des investissements à venir est particulièrement prometteur. Faibles investissements italiens en Algérie Le directeur de l'Institut italien pour le commerce extérieur a signalé que le montant des investissements italiens hors hydrocarbures en Algérie, en 2008, n'a pas dépassé 10 millions d'euros. Il a soutenu que l'intérêt des entreprises italiennes pour l'Algérie est réel, affirmant que «des projets d'investissements concrets existent». Les deux parties sont sur le point de finaliser une série d'accords visant à diversifier le partenariat pour englober le secteur des PME. Ainsi, 11 milliards d'euros pour la construction de voies ferrées pour trains à grande vitesse (TGV), des autoroutes, des ports avec pour objectif de mieux relier les deux rives, sont prévus dans le cadre du plan Algérie, selon une étude d'Anima Investment Network. L'Italie occupe la deuxième position des partenaires stratégiques de l'Algérie, avec 16% des importations algériennes, et en est le second fournisseur.