Alors qu'un réseau de passeurs vient d'être démantelé respectivement à Mostaganem et Ghazaouet, une autre tentative d'émigration clandestine vient d'être avortée, dans la matinée de jeudi, par l'unité navale «Barez 359», relevant des gardes-côtes de l'Ouest. Ces derniers ont en effet intercepté et arraisonné un semi-rigide qui cinglait vers le large, à quelque 30 milles nautiques au nord des côtes de Béni-Saf. A son bord, les gardes-côtes ont découvert 10 candidats à la harga qui tentaient d'atteindre les côtes espagnoles. Les harraga arrêtés, âgés de 23 à 27 ans et originaires de la wilaya de Aïn Témouchent, ont embarqué aux alentours de 23h00, dans la soirée de mercredi, au niveau du lieudit «Sidi Ali» à Béni-Saf. Ils avaient pris place dans un semi-rigide de couleur verte sur lequel était monté un moteur Yamaha de 40 CV. Les 10 jeunes aventuriers finiront par avouer qu'ils avaient versé entre 7 et 10 millions de centimes, pour payer leur traversée et renoncer à ce qu'ils qualifieront de «vie de chômage et de misère». Mieux, Miloud Abid, l'un de ces 10 harraga interceptés, déclarera avec amertume: «Nous menons une vie très difficile ici. J'habite avec mes frères, dont certains sont même handicapés, dans un F2. Notre père est au chômage et nous n'avons aucun autre revenu. Cette situation m'a poussé à chercher ailleurs ce que je n'ai pu obtenir chez moi. C'est tout ce qu'on demande, car nous ne sommes ni des criminels ni encore moins des voleurs. Nous cherchons juste une vie meilleure, et tout ce qu'on demande aux autorités c'est de nous permettre d'atteindre ce modeste objectif.» Dans le même contexte, des sources proches du siège de la police maritime de la côte ouest nous ont indiqué que les dernières investigations menées par leurs services, le long des côtes des wilayas de Mostaganem et Aïn Témouchent, les ont conduits au démantèlement de deux réseaux de passeurs comprenant cinq individus chacun et spécialisés dans l'organisation de l'émigration clandestine au niveau de ces deux wilayas. Selon la même source, une opération lancée par la brigade territoriale, en collaboration avec la brigade d'investigation de la gendarmerie nationale de la wilaya de Mostaganem, a permis l'arrestation de trois individus dont le cerveau et deux autres complices activant dans son sillage dans la daïra de Ghazaouet. Ceci, au moment où les investigations se poursuivent pour démasquer le principal fournisseur du matériel de l'embarcation suicide, probablement un employé d'une usine de fabrication de semi-rigides installée à l'ouest du pays.