Selon de nombreux éleveurs de volaille, ce sont les bouchers qui sont à l'origine de la flambée des prix de la viande blanche, enregistrée, depuis quelques jours, sur le marché local. Ils révèlent que les bouchers l'achètent à un prix qui ne dépasse pas les 140 DA le kg et en revanche, le consommateur l'achète à 330 dinars. Une bonne nouvelle, tout de même, les éleveurs de volaille annoncent une baisse considérable dans les prix de la viande blanche, durant les trois mois à venir. A ce propos, l'on fait savoir que les importateurs vont axer leur activité sur l'importation d'une espèce spécifique d'une volaille productrice de viande. Cette démarche a pour but principal de casser les prix de la viande blanche sur le marché local, voire même national. «Certains bouchers ont profité de la baisse de production de la viande blanche, enregistrée au niveau de nombreuses unités spécialisées dans l'élevage de la volaille à travers les wilayas de l'Ouest et se sont versés dans la spéculation des prix», nous dira-t-on. Parmi les producteurs leaders de la volaille à l'échelle de l'Ouest, Guenoun Harb, installé dans la commune de Mers El Hadjaj, soulignera à ce sujet qu'«à cause de la hausse de la température qu'ont connue les villes de l'Ouest, la production de l'espèce Iza 18, importée souvent de France, a reculé d'un taux de 50%. Malheureusement, les éleveurs de volaille ont profité de cette baisse et ont procédé à une augmentation exorbitante dans les prix de la viande blanche. Nous leur vendons le poulet à 140 dinars le kg et eux, le revendent à des prix atteignant les 330 dinars le kg», dira notre interlocuteur, avant de préciser: «C'est ce type de spéculation qui a poussé les importateurs à décider, de ramener, cette fois-ci, la race de volaille productrice de la viande blanche.» S'agissant des modalités de fixation des prix de vente de la viande blanche, notre interlocuteur fera savoir: «A l'accoutumée, près d'une centaine d'éleveurs de volaille et de bouchers se réunissent, à titre informel, dans un café situé dans la commune de Sig et étudient les prix de vente en gros et en détail.» Se rendant au marché des Aurès, ex-la Bastille, au centre ville d'Oran, un boucher dira: «En supposant que nous achetons le poulet à 140 DA le kg, il faudrait ajouter à ce prix, les frais de son abattage, de son nettoiement et de l'électricité consommée par les frigos de son stockage. Du coup, le prix de 330 dinars le kg, est justifié. J'ajouterai aussi que nous achetions la viande blanche à 110 DA le kg chez les éleveurs et nous la revendions à 220 DA.» Un autre boucher dira: «Nous ne sommes pas responsables de la hausse des prix, constatée sur le marché. L'augmentation des prix a été dictée par la baisse dans le volume de production.» Les citoyens, eux, se sentent pénalisés par ces augmentations de prix de la viande blanche, résultant de la spéculation opérée par certains bouchers. La dénommée Mekkia, mère de famille, témoignera: «Nous les pauvres, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'acheter la viande rouge. Du coup, la viande blanche est notre seul moyen de nous enrichir en protéines, notamment que les prix du poisson, sont à leur tour, au dessous de nos moyens. Alors que pouvons-nous faire, si les prix de la viande blanche continuent à augmenter.»