Après la rencontre, lundi, entre le ministre de l'Education et les syndicats, il était attendu une concertation entre syndicalistes pour décider des suites à donner au mouvement de protestation. Deux syndicats, le CNAPEST et l'UNPEF, ont exprimé des doutes sur la bonne foi des pouvoirs publics. En attendant que les autres se prononcent, les deux syndicats exigent de Benbouzid un communiqué qui reconnaisse que «toutes les revendications ont reçu des réponses positives». Larbi Nouar, du CNAPEST, qui doute de la bonne foi de Benbouzid, déclare :«Nous avons demandé à la tutelle de nous verser les primes et indemnités, surtout celles qui concernent les primes de rendement individuel (PRI) et les indemnités d'amélioration des performances pédagogiques (IAPP), indexées sur le nouveau salaire de base, et cela durant le deuxième semestre 2009, mais la demande a été rejetée». Il précisera que «le mouvement de grève n'a pas pour objectif de faire pression sur la tutelle et le Gouvernement, mais qu'il désire du concret en signe de bonne foi». M. Nouar s'est néanmoins félicité de ce qu'il qualifie de «victoire» par rapport au régime indemnitaire. «La marche arrière du Premier ministre par rapport au régime indemnitaire est une grande victoire pour nous, mais avec l'annulation de cette directive nous sommes revenus au 29 septembre», dira-t-il. Le syndicaliste a avoué que «les professeurs qui adhèrent à son syndicat refusent de mettre un terme à leur mouvement, car ils ne font plus confiance en leurs gouvernants». Le responsable de l'UNPEF abonde dans le même sens en accusant le ministère de l'Education de faire des amalgames car, explique-t-il, rien n'a encore été signé noir sur blanc. Ce n'est que des promesses qui n'engagent que ceux qui y croient. L'orateur citera l'exemple de la loi 158/94, relative à la gestion des œuvres sociales, qui demeure de par sa cagnotte (1374 milliards de centimes) un pactole aux enjeux énormes. Benbouzid arguera que le gel demandé ne relève pas de ses prérogatives. Du côté du ministère de l'Education, et tout en s'étonnant de la position des deux syndicats, on préfère laisser la porte du dialogue ouverte. En attendant, la grève continue.