L'Egypte a, encore, franchi un nouveau seuil dans sa folle croisade contre l'Algérie. Il s'agit, cette fois-ci, du ministre de l'Information, Anes El Fekki, qui a accusé -sans le citer- le gouvernement algérien d'avoir organisé «un acte terroriste». C'est l'agence de presse officielle Mena qui rapporte les propos du ministre égyptien. Intervenant au cours des travaux d'une commission parlementaire, El Fekki s'est fendu d'un discours haineux en déclarant : «Nous avons commis une erreur lorsque nous avons cru qu'il s'agissait d'un match de football en envoyant nos intellectuels, nos artistes et nos parlementaires soutenir notre équipe. C'est un piège tendu par un groupe de mercenaires et de terroristes. Ce qui s'est passé au Soudan a été un acte terroriste organisé contre l'Egypte et les Egyptiens». Le ministre ne s'est pas limité à ces accusations. Bien plus, il cautionne les dérives verbales et haineuses des chaînes de télévision lorsqu'il ajoute que son département ministériel a donné ordre aux médias officiels de son pays afin de permettre «aux citoyens de s'exprimer librement au sujet du match».Auparavant, le fils du président Hosni Moubarak avait également estimé que son pays devait porter plainte auprès de la Fifa pour dénoncer des actes d'intimidation contre l'équipe égyptienne qui «avait été confrontée à des actes de terrorisme (...) avant, pendant et après le match», avait-il dit, qualifiant les supporteurs algériens de «mercenaires». Mena a affirmé que Moubarak a fait ces commentaires jeudi lors d'une émission sportive «Il y a quelque chose d'étrange en Algérie. Un mélange de méchanceté et de rancune contre l'Egypte», a-t-il dit, en affirmant que l'Egypte n'avait auparavant jamais eu de problèmes sportifs avec d'autres pays arabes.Une source officielle algérienne avait réagi aux accusations égyptiennes, à travers l'agence officielle APS, mettant en cause les médias égyptiens qui ont délibérément colporté des informations concernant la soi-disant agression de supporters égyptiens par des Algériens. Selon le communiqué «ces informations sont fallacieuses et en contradiction avec les témoignages de toutes les parties présentes à Khartoum. La meilleure preuve en est le témoignage du ministre égyptien de la Santé lui-même qui ne fait état que de deux blessés légers». Cette montée au créneau du ministre égyptien de l'Information intervient au moment où l'Algérie «continue à oeuvrer comme elle l'a fait, dès les premiers instants, à l'apaisement des esprits pour éviter tout ce qui est susceptible de nuire aux relations entre les deux pays frères, en dépit des dépassements dangereux survenus au Caire».