A l'instar du reste des cimenteries activant à travers le territoire national et qui ont répondu à l'appel du Gouvernement d'aligner leurs prix sur le ciment d'importation qui revient très cher aux caisses de l'Etat, l'usine de Béni-Saf (SCIBS), dans la wilaya d'Aïn Témouchent, vient de faire passer le prix du sac de 230 à 300Da l'unité, soit une augmentation de 30,43%. Pourtant, en dépit de cette forte augmentation, la demande reste toujours aussi importante, au vu de la chaîne indescriptible que doivent observer les démarcheurs des entreprises plusieurs jours durant, pour avoir droit à un chargement de ciment. Un matériau qui revient trop cher au constructeur, s'il faut inclure l'immobilisation des moyens de transport durant toute cette période d'attente. Cette augmentation serait à la limite acceptable, si l'importation du ciment venait à inonder le marché pour faire baisser les prix et décourager quelque peu la spéculation. Malheureusement, il semble que la tension sur ce matériau n'est pas près de faiblir avec tous les projets de construction de logements encore en chantier et d'autres en passe d'être lancés, et figurant dans les objectifs ambitieux du secteur de l'Habitat. Un secteur qui a bien du mal à relever les défis du plan quinquennal 2005/2009 et qui se voit déjà confronté aux exigences du plan 2010/2014. Quand aux entreprises du bâtiment qui sont ainsi mises devant le fait accompli, leurs besoins ne vont pas s'arrêter là, d'autant plus qu'elles doivent être déjà en train de préparer des avenants, pour réévaluer les prix des marchés contractés. Les seuls dindons resteront les postulants au logement LSP et ceux de l'AADL. Cette augmentation n'est pas pour arranger non plus les difficultés d'approvisionnement en cette matière, endurées à ce jour par l'entreprise Hydro Canal pour la fabrication de ses pylônes et de ses buses en béton à Chaâbet El-Lahm et dont les 250 ouvriers s'interrogent sur leur devenir, et ce, malgré un plan de charge des plus enviable.