Finalement, la relève de 97 agents de sécurité au niveau de la cimenterie de Beni Saf n'a pas eu lieu, hier matin, comme prévu. En effet, le contrat de « La Vigilante », société de gardiennage qui les employait, expirait hier. Les tous nouveaux managers de la cimenterie de Beni Saf, le groupe Pharaon, ont-ils reculé après s'être aperçu de leur bévue, alors qu'ils avaient promis qu'il n'y aurait aucun licenciement ? En tous cas, cela est le premier résultat de la mobilisation des 97 agents de sécurité qui ont décidé d'empêcher leur remplacement par qui que ce soit, estimant qu'ils avaient la priorité de l'emploi pour avoir fait leurs preuves dans le gardiennage de la cimenterie. Leur colère et leur inquiétude sont grandes, d'autant qu'ils s'attendaient à la reconduction de leur contrat de travail pour une autre année dans la mesure où, il y a un mois, « La Vigilante » s'était classée la mieux disante à l'appel d'offres, lancé par la cimenterie. Des licenciements en perspective Cependant, suite au changement intervenu à la direction de l'usine, il a été fait appel à Sigma, une autre société de surveillance dans un marché de gré à gré. Cette dernière, selon les représentants des 97 gardiens, a commencé à recruter sur Aïn Témouchent plutôt qu'à Béni Saf, d'une part et de l'autre, a refusé de faire appel à eux. « Nous sommes les plus qualifiés parce que nous connaissons l'usine dans ses moindres recoins, après trois années de travail sur site. Nous disposons du permis de port d'armes, ce qui n'est pas le cas des personnes qui ont été recrutées et qui ne pourront l'obtenir dans des délais raisonnables. Enfin, en quoi avons-nous démérité pour nous retrouver au chômage et nos familles livrées à la précarité ? » Face à leur détermination, la direction de l'usine les a approché pour leur proposer de ne garder que 65 d'entre eux et de réengager les autres, lors de l'ouverture de la future usine de ciment blanc... dans deux ans. Un niet a été opposé à cette proposition. Du côté des nouveaux managers, l'on cultive un bizarre sens de la communication. En effet, alors que nous tentions, en compagnie d'un confrère, d'en savoir un peu plus sur l'affaire, il nous a été répondu, à 18h, que la personne qualifiée dormait. Nous l'avions rejoint jusque sur son lieu d'hébergement. Pour rappel, le groupe Pharaon, après une prise de participation à hauteur de 35% du capital de SCIBS, a obtenu, il y a deux semaines, le transfert des tâches de management de l'usine sur 10 années.