Plus de 300.000 armes sont en circulation en Algérie, selon les chiffres rendus publics par la gendarmerie confirmant ainsi l'ampleur insoupçonnée de ce trafic qui fait peser de gros risques à la sécurité du citoyen. Facteur aggravant, la gendarmerie établit la connexion entre le trafic d'armes et les réseaux de narcotrafiquants. De quoi inquiéter et les citoyens et les pouvoirs publics tant l'argent de la drogue sert justement à financer l'achat d'armes qui pourraient servir pour le crime organisé et même le terrorisme. La preuve en est que la même source a comptabilisé, durant l'année 2009, pas moins de 15 accrochages entre les forces de sécurité et des bandes de trafiquants de drogue «dotés d'armes de guerre». Là où ça devient inquiétant, cependant, c'est que la tendance est à la hausse puisque seulement quatre accrochages avaient été signalés en 2008. La Justice a eu à traiter 1.040 affaires de trafic d'armes et de munitions. Ce qui est énorme. De leur côté, les services de sécurité ont appréhendé 1.228 personnes, dont 587 ont été placées sous mandat de dépôt, pour détention d'armes. Pis, la gendarmerie nationale précise que, pour le seul mois de janvier 2010, pas moins de 107 affaires de trafic d'armes ont été traitées dans le pays. Ce trafic d'armes à grande échelle est localisé notamment dans les villes du sud, souvent frontalières, notamment Tamanrasset, Tindouf, Adrar, Béchar et la wilaya de Tlemcen. Une précision qui dénote des ramifications étrangères de ces trafiquants qui devraient disposer de fournisseurs de l'autre côté de la frontière ouest. Le Maroc qui est déjà connu pour être le pourvoyeur en drogue pourrait également servir de plaque tournante de ce trafic d'armes, à partir duquel les bandes algériennes s'alimentent. Cela étant dit, la gendarmerie nationale a recensé qu'un grand nombre de particuliers détiennent sans autorisation des fusils de chasse, des armes de poing, parfois fabriquées dans des ateliers clandestins, notamment dans la région de M'Sila. Cette découverte fait craindre le pire. Alors que dans d'autres régions des citoyens réclament vainement la restitution de leurs fusils de chasse, qu'ils détenaient légalement, pour faire face aux groupes terroristes. Des bandes de criminels s'offrent des PM et des FM Kalachnikov et autres armes lourdes. C'est dire que ces révélations de la gendarmerie nationale sur les coups de filet réussis dans les milieux des trafiquants de drogues et d'armes inquiètent plus qu'elles ne rassurent.