La flambée qui caractérise les prix des matériaux de construction, dont le ciment qui a atteint les 750 dinars le sac, n'a pas manqué de peser directement et négativement sur le rythme de l'avancement des chantiers de construction dans la wilaya d'Oran. Les 27.000 tonnes de ciment, importées pour soulager le marché local, n'ont pas eu l'effet escompté, et les différents chantiers de construction lancés à travers la ville d'Oran souffrent toujours de la pénurie du ciment, alimentée par une spéculation effrénée. Selon des sources averties, l'arrêt de l'unité-bateau turque à laquelle les responsables locaux ont eu recours pour renforcer la production de ciment à l'échelle locale, serait l'une des raisons principales à l'origine de cette crise. D'ailleurs, de nombreux entrepreneurs dénoncent une spéculation sournoise qui dérègle les chantiers en cours. Une spéculation à la base de l'augmentation du prix du sac de ciment est entretenue depuis quelque temps par les fournisseurs habituels, et notamment les détaillants. La répercussion sur l'avancement des chantiers en cours ou le lancement de ceux programmés est immédiate. Les devis établis s'en trouvent totalement perturbés. Les entrepreneurs estiment que l'envergure des chantiers en cours exige un approvisionnement conséquent en ciment. Un promoteur dira à ce sujet :«Nous sommes tenus par des délais de livraison de nos projets, on dirait que les mécanismes de régulation annoncés n'ont jamais fonctionné. La hausse des prix, qui ont doublé, est là pour le confirmer. Il y a une volonté de briser l'élan de développement de la construction qui intègre le programme national.» De nombreux projets de construction, générateurs d'emplois et de développement, se trouvent ainsi hypothéqués par l'appétit insatiable de spéculateurs qui s'avèrent plus puissants qu'un dispositif englouti par les charognards du ciment. Sur un autre registre, il n'est pas inutile de souligner que plusieurs programmes de réalisation de logements, formule LSP, risquent de voir ses délais de livraison reportés à de nouvelles échéances du fait de la flambée des prix, du ciment et des agrégats, nouvellement enregistrée. Selon des sources intervenant dans le suivi de ce dossier « les promoteurs en charge de la réalisation des logements LSP se plaignent de la hausse des prix des matériaux de construction, principalement le ciment et les agrégats, ce qui risque de se répercuter sur le coût des logements initialement fixés. Une situation qui s'est déjà présentée voilà quelques années, suite à une hausse des prix du rond à béton sur le marché national.»