L'intensité de la pollution dans la localité de Hassi Ameur commence à présenter un sérieux danger pour la population riveraine, estimée à 3.000 âmes. Celle-ci est actuellement menacée par l'incidence d'une vraie catastrophe environnementale, induite par le déversement dans la nature des eaux usées, produites par les unités industrielles installées dans la zone de Hassi Ameur. Cet état de fait résulte de la vétusté du réseau d'assainissement, existant depuis les années 70 et qui n'a toujours pas été pris en charge. La zone de Hassi Ameur est déjà connue pour être le point de chute de toutes les canalisations des eaux usées des nombreuses communes limitrophes. Rappelons aussi que le problème de l'absence de stations de pompage a été maintes fois soulevé. L'utilité de ces stations de pompage aurait été très bénéfique pour l'éloignement des eaux usées des zones habitables. Pour parer à l'urgence, les autorités locales avaient alors entrepris d'installer des canaux ouverts. Or, cela a rehaussé la colère des habitants, puisque sont apparus les maladies à transmission hydrique ainsi que de nombreuses allergies accentuées par les odeurs nauséabondes et irrespirables qui se dégageaient de ces canaux non protégés. En effet, la pollution intense de l'atmosphère dans la localité de Hassi Ameur a contribué dans une large mesure à l'augmentation des maladies respiratoires et même dermatologique dans ce lieu. Sur cette problématique cruciale, un habitant de Hassi Ameur, B. Morad témoignera: «Nous avons à maintes reprises surpris des chauffeurs de camions en train de déverser des eaux usées près des endroits habités. Ceci affecte directement notre santé et celle de nos enfants qui souffrent, de plus en plus, des problèmes respiratoires et allergiques, vu la fumée intense, dégagée des usines de la production de détergents, d'huile et du cuir.» De son côté, M. Meriem dira: «Je ne comprends pas pourquoi les responsables du secteur n'ont pas prévu la réalisation de ces zones industrielles en dehors le tissu urbain.» Dans ce même registre, une source émanant d'une unité de production des produits détergents dira: «La problématique de la pollution dans cette zone n'implique pas les efforts d'une seule unité de production, mais de toutes. En ce qui concerne notre unité, nous ne possédons pas encore une station d'épuration des eaux usées, c'est la raison pour laquelle, nous utilisons des camions équipés de citernes pour évacuer les déchets liquides. Nous même au niveau de la zone, nous souffrons de plusieurs problèmes relatifs à l'aménagement et la viabilisation de l'espace, alors que nous payons annuellement des charges financières, importantes à la société de gestion des zones industrielles et qui a pour charge principale de prendre en charge ces problèmes.» Nous avons tenté de prendre contact avec les responsables de l'unité de production des huiles, mais aucun de ces derniers n'a voulu nous recevoir. Par ailleurs, le chargé de la communication au niveau du groupement de gendarmerie nous fera savoir que «plusieurs interventions ont été opérées à l'intérieur de la zone industrielle de Hassi Ameur. L'année dernière, nous avons enregistré 16 affaires d'atteinte à l'environnement et à l'issue desquelles 09 individus ont été arrêtés et 16 engins saisis.» La zone de Hassi Ameur est confrontée à une véritable catastrophe écologique, vu la dégradation alarmante de l'environnement de cette zone provoquée par la prolifération des déchets industriels toxiques et non toxiques, produits par les unités qui y sont implantées. Selon un rapport établi, l'année dernière, il y aurait 52 unités industrielles dont des dépôts de carburants, de céréales ainsi que des unités chimiques à l'intérieur du tissu urbain et qui représentent un grand danger pour l'environnement. Au niveau de Hassi Ameur, l'on fait savoir que des unités jettent jusqu'à 6.000m3 de rejets liquides et durs dans les systèmes d'évacuation des eaux pluviales. Ces déchets, précisent nos sources, se déversent dans le lac de Tellamine, en passant par l'agglomération de Hassi Ameur. Au total, il a été recensé 22 sites à travers la wilaya qui pâtissent de mauvaise gestion et qui participent à la pollution du fait de leur création, sans études préalables, sur l'environnement.