Après avoir menacé de radier tous les enseignants grévistes de la Fonction publique, le gouvernement veut passer, maintenant, à une autre étape dans le bras de fer qui l'oppose aux grévistes : retirer les agréments aux syndicats autonomes. En effet, et de crainte de voir l'appel lancé pour la reprise des cours non suivi par les enseignants, le gouvernement veut maintenant retirer les agréments aux syndicats grévistes. C'est ce qui ressort de la réunion d‘hier organisée au ministère de l'Education nationale (MEN). Benbouzid a donné des instructions fermes aux 48 directeurs de l'Education. Appliquer la décision de radiation du corps de l'enseignement à tout gréviste qui ne rejoindrait pas les salles de classe aujourd'hui. Les remplacements se feront au fur et à mesure, avec l'annonce du déblocage de 50.000 nouveaux postes d'enseignants, le recrutement se faisant sans concours. Ainsi, et en application des décisions contenues dans le dernier communiqué du ministère de l'Education nationale, trois groupes de travail ont été constitués. Ils sont composés des ministères de l'Education, de l'Intérieur et de la Justice. Les enseignants seront destinataires d'une première, puis d'une deuxième mise en demeure envoyée par huissier de justice. «Et dès jeudi, les premières radiations vont tomber» indique Benbouzid. Auparavant, des ponctions sur salaire seront appliquées. Les enseignants perdront tous leurs droits et seront définitivement radiés de la Fonction publique, même ceux ayant accompli des dizaines d'années de service. Le ministre promet d'être intraitable car, selon lui, «après l'annonce des augmentations de salaires, il n'y a pas de raison de poursuivre le mouvement de protestation». Il précisera qu'«Il n'y aura pas d'année blanche. L'Etat veillera à ce que le droit à l'Education, qui est un droit constitutionnel, soit respecté». Afin de sanctionner définitivement les enseignants récalcitrants, et les mettre dans l'illégalité, le gouvernement compte saisir la justice pour retirer l'agrément aux syndicats autonomes. «Les syndicats devront nous saisir, dorénavant, par écrit pour nous signifier leur décision de poursuivre, ou pas, la grève». La tutelle a rappelé que les augmentations des salaires, décidées dernièrement, sont de l'ordre de 30%. Pour les deux derniers points en suspens, le volet santé et les œuvres sociales, les deux groupes de travail n'ont pas encore achevé leur travail.