Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (MTSS) et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) se pencheront prochainement sur la liste des maladies chroniques qui seront rayées des listes des maladies remboursables à 100%. . C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNAS), Djawad Bourekaïb. Ce dernier a justifié cette mesure, qui va laisser en marge des milliers de malades chroniques qui souffrent déjà d'un manque de prise en charge, par la nécessité de faire baisser les charges de la Sécurité sociale. «Seules les maladies lourdes seront assurées. Cette révision se fait dans le monde entier» a-t-il justifié, en précisant que «cette liste remonte à plus de 20 ans». Par contre, la liste des médicaments remboursables a augmenté, passant de 3.600 à 4.000 produits, a-t-il indiqué, assurant par-là que toutes les maladies sont remboursables. En ce qui concerne les dépenses de la Sécurité sociale, il y a lieu de signaler que la CNAS a dépensé 200 milliards de dinars en 2009, dont 38 au titre de dépenses en frais hospitaliers. Le même responsable a assuré que l'entrée en vigueur de la contractualisation dans les hôpitaux est effective depuis le 1er mars. L'opération permet une plus grande transparence dans les dépenses et de la Sécurité sociale et des hôpitaux en même temps. Le DG de la CNAS a révélé que 20 millions de personnes sont concernées par ce système qui permet de connaître les usagers de la Sécurité sociale et puis d'avoir un retour de l'information vers les bailleurs de fonds, «au lieu du financement forfaitaire et global des hôpitaux qui ne donne pas de visibilité sur la consommation des ressources ni du nombre de malades pris en charge, la contractualisation permettra de définir les besoins financiers du secteur de la Santé avec presque exactitude», dira l'intervenant. Outre la révision à la baisse de la liste des maladies chroniques, prises en charge à 100% par la Sécurité sociale, Djawad Bourekaïb a fait savoir que le tiers payant a été élargi au médecin traitant. C'est-à-dire que l'on passe d'un premier stade qui consistait à ne rembourser que les médicaments prescrits à l'option de la gratuité des soins, même en dehors des infrastructures hospitalières publiques. «Nous avons, déjà, 300 médecins conventionnés au niveau national. A partir du 1er avril 2010, les actes médicaux seront au tiers payant pour les malades chroniques qui ont un protocole de suivi de leur maladie. La tarification sera fixée dans les conventions avec des incitations pour les praticiens», a précisé le DG de la CNAS. Mieux encore, des décisions utiles sont prises au profit de la corporation des médecins. D'après M. Bourekaïb, les médecins qui font la promotion du médicament générique et de la prévention seront soutenus par son organisme assureur. Actuellement, la CNAS verse, au titre du forfait hôpitaux, 38 milliards de Da sans que l'on sache où va cet argent ni comment améliorer la qualité des soins. Les hôpitaux, à l'avenir, factureront les soins que la Sécurité sociale payera. En ce qui concerne l'opération de distribution des cartes Chifa, elle n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Pour le moment, seules 2,7 millions de cartes ont été distribuées sur un total de 6 millions d'assurés sociaux.