En dépit d'une relative accalmie dans le secteur de l'Education et la reprise tardive des cours dans les lycées, le Cnapest estime que la situation se complique davantage. Le syndicat menace de reprendre la protestation si la tutelle s'entête dans ses décisions punitives. Contacté, hier, par La VO, le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, fait état d'atteintes aux libertés syndicales dans les wilayas d'Oum El Bouaghi, Illizi et Mascara. «Alors qu'on s'attendait à un retour à l'apaisement et au gel des mesures de sanction à l'encontre des enseignants grévistes, la tutelle a procédé à la ponction de cinq jours de salaires, ainsi que des primes de rendement durant les jours de grève, a dénoncé M. Boudiba. «Pis, certaines directions de l'Education ont instruit officiellement les établissements secondaires d'empêcher l'institution de sections syndicales et la tenue d'assemblées générales du Cnapest au niveau de leurs établissements. Ce qui est en soi une grave atteinte aux libertés syndicales», a déploré le représentant du Cnapest. Par ailleurs, précisera-t-il, le représentant du syndicat dans la wilaya d'Illizi fait toujours l'objet d'une suspension d'enseigner. «Non seulement, ces manœuvres et ces pressions envers les enseignants protestataires ne concourent pas à calmer les esprits encore en effervescence, mais on voit aujourd'hui s'installer une véritable chasse aux sorcières contre le principal syndicat de l'Education, visant à l'étouffer» s'est-il indigné. M. Boudiba a dénoncé, par ailleurs, le fait que les rattrapages des cours ont été décidés unilatéralement par le ministère de l'Education (MEN), sans prendre la peine d'aviser les enseignants qui refusent d'obtempérer à cette solution imposée. «Depuis la suspension de la grève, les enseignants ont exprimé leur rejet au dispositif de rattrapage tel qu'il est annoncé par le MEN, et attendent toujours la décision de leur syndicat concernant cette question. Le porte-parole du Cnapest a annoncé que d'importantes décisions, allant même dans la logique de la confrontation, seraient attendues à l'issue du conseil national qui se tiendra lors des prochaines vacances scolaires prévues à partir du 18 de ce mois. «Si les sanctions ne sont pas annulées contre les enseignants et si le planning des rattrapages n'est pas sérieusement discuté, on est obligés malheureusement de reprendre la protestation» a menacé le représentant du Cnapest.