Le cnapest réunit aujourd'hui son conseil national pour prendre un position définitive par rapport aux nouveaux développements. La grève des lycées connaît un tournant décisif après les dernières mesures prises par le conseil du gouvernement relatives notamment à «la suspension puis la radiation des PES» qui n'auront pas repris les cours au plus tard le 29 novembre, lesquels «seront déclarés en abandon de poste». Ainsi, 60.000 PES courent le risque de «licenciement» s'ils ne rejoignent pas leur poste d'ici à samedi. Le gouvernement semble préparer l'alternative à travers le recrutement de «diplômés universitaires en remplacement des enseignants grévistes». Mais la situation, déjà largement critique, risque davantage de complications après le refus clair et net à cette décision, qualifiée de «radicale» par les deux organisations qui chapeautent le mouvement de grève, en l'occurrence le Cla et le Cnapest. «les PES ne reprendront pas sous la répression» précise M.Meriane, le coordinateur du Cnapest, contacté par nos soins hier, avant d'ajouter, «nous rejetons la logique de la menace et nous exigeons la satisfaction de nos revendications». Fort de sa base, sachant que 46 wilayas sont paralysées ave aux qui dépasse «les 97% de suivi» le Cnapest, qui a tenu hier son conseil national, estime que les «intimidations» du gouvernement seront loin «d'infléchir» le mouvement de grève. «Nous sommes rassurés sur ce point car nous avons la base de notre côté», atteste notre interlocuteur. Et pour cela, il persiste et signe: «Je peux garantir que la majorité ne reprendra pas samedi.» Sur un autre chapitre, il doute de la capacité du gouvernement à radier les grévistes. «Nous mettons en garde les autorités contre les retombées de cette décision grave». «Le gouvernement conduit la situation vers l'embrasement et c'est à lui seul d'en assumer les conséquences et les graves dérives». La protestation des lycées pourrait faire tache d'huile et toucher les autres paliers en signe de solidarité avec les PES, à en croire le Cnapest. Dans son analyse, Méziane Meriane estime que «le gouvernement ne cherche ni plus ni moins que le pourrissement, en fermant toutes les portes de dialogue». Et pourtant, selon lui, le «Cnapest était prêt à faire d'autres concessions», en se contentant d'un engagement oral de la part du gouvernement en vue de l'agrément de ce syndicat. Le Cnapest est prêt à un compromis en négociant avec la tutelle en sa qualité de syndicat en voie d'être agréé. «Le gouvernement ne pouvait-il pas consentir cet effort?» s'interroge-t-il. Mais de toute façon et selon son avis, «il n'y aura pas de négociations puisque tout est ficelé et bien ficelé par l'Ugta». Et de fustiger le ministre du Travail: «II faut que Louh s'explique devant la société et qu'il reconnaisse qu'il s'est trompé.» «Le silence de Bouteflika est, explique l'orateur, dicté par deux éléments: le Cnapest, qui représente d'un côté 60.000 PES, donc électeurs, et de l'autre la pression de l'Ugta». De son côté, le CLA, par la voix de son SG, M.Redouane Osmane, estime que le gouvernement «est coupé de la réalité» et qu'au lieu de favoriser le dialogue il radicalise sa position. Il qualifie la décision de radier les grévistes «d'attaque contre les enseignants». Quelle suite donnera le CLA à l'appel du gouvernement? Tout porte à croire que ce syndicat reconduira la grève pour la semaine prochaine. Le SG préfère attendre demain la tenue de l'assemblée générale avant de se prononcer définitivement sur ce sujet. Mais d'emblée, M. Osmane précise que «nous dénonçons ce type de comportement». Le dénouement de la crise est conditionné par un dialogue sérieux, que le CLA est prêt à entamer avec la tutelle. «Mais la tutelle veut imposer sa vison des choses, ce que nous rejetons catégoriquement». L'échec de la rencontre ayant regroupé les représentants du CLA avec le ministère de l'Education a accéléré la décision du gouvernement. «Ces mesures ont été prises deux heures seulement après la fin de la réunion que nous avions eue mercredi avec la tutelle», explique M.Osmane Un échec imputé en premier lieu au département de M.Benbouzid. «On a voulu nous faire signer un PV qui contient des propositions qui ne cadrent pas avec notre démarche, ce qui nous a amené à interrompre les discussions», précise notre interlocuteur. L'on note que le CLA a décidé lundi dernier de reconduire la grève à partir de samedi. Ce syndicat a fait deux concessions majeures. Il a d'abord relégué le cadre syndical au second plan en se constituant en collectif d'enseignants grévistes pour négocier ces revendications, ensuite il a cédé sur la revendication salariale en la limitant à une indexation de la dernière prime de qualification sur le salaire de base, alors qu'au départ, il revendiquait l'augmentation de ce salaire à 100%.