Alors que les maladies transmissibles ont, longtemps, été la première cause de mortalité, en Algérie, c'est au tour des maladies non transmissibles d'être à l'origine de la mort des Algériens. Maladies cardiovasculaires, asthme, hypertension artérielle, diabète, cancer, en plus des accidents de la route et du tabagisme, ont pris la relève dans un environnement sanitaire déplorable que complique le non respect de la loi. L'émergence de ces maladies, dites de ‘civilisation', sont en constante progression, en Algérie et dans le Monde. Le tabagisme, en Algérie, est un facteur de mortalité très grand avec un taux de 21%, selon des études statistiques récentes qui font ressortir que près de 31% des Algériens s'adonnent au tabagisme. En effet, pas moins de 15.000 personnes meurent chaque année en raison du tabagisme et des effets qu'il provoque, car facteur de risques. Les différentes pathologies qui en découlent deviennent, de ce fait, un véritable problème de santé publique. Le professeur Habib Douaghi, chef du service de pneumologie et allergologie au CHU Issâad Hassani de Beni Messous, cité par le Soir d'Algérie, a tiré la sonnette d'alarme en signalant, jeudi dernier, que le cancer dû au tabac est le plus fréquent et le plus mortel chez l'homme. Dans le même contexte, une précédente étude menée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a démontré que plus de 5.000 personnes sont mortes des suites du cancer du poumon sur l'ensemble des 35.000 cas enregistrés chaque année à cause du tabac. Le cancer des artères pulmonaires, quant à lui, tue chaque année entre 3.000 et 5.000 personnes. Ce qui donne encore plus froid dans le dos est que 15% des sujets atteints de ce cancer, réputé pour être l'un des plus meurtriers, ont un pronostic vital de cinq ans. Cela dit, des spécialistes des maladies respiratoires signalent que 30% des fumeurs dont l'âge varie entre 35 et 55 ans souffrent actuellement de maladies respiratoires graves liées à la consommation du tabac. Toujours selon notre confrère, ce taux s'élève à 60% chez les sujets dépassant les 55 ans. Les cancers ne sont, cependant, pas les seules maladies liées au tabagisme. Le professeur Douaghi, lors d'une rencontre sur la lutte antitabac, animée par différents spécialistes en pneumologie et en sevrage, a affirmé que le tabagisme serait à l'origine de 25 maladies graves. Entre autres maladies citées par ce spécialiste figurent l'obstruction des vaisseaux cardiaques et sanguins, sachant que 7.000 fumeurs sont victimes d'arrêt cardiaque chaque année. La bronchite pulmonaire chronique ainsi que les affections de l'appareil digestif peuvent être causées également par la cigarette. Notre confrère conclut en énumérant les composants du tabac qui sont au nombre de 4.000, le spécialiste a souligné que «ces produits sont dangereux, le plus nocif étant le goudron suivi de la nicotine qui crée une dépendance chez le fumeur». Et pour faire barrage à cette hécatombe, il a appelé les autorités publiques à l'adoption d'une stratégie nationale de lutte antitabac et à la mise en oeuvre de la convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ratifiée par l'Algérie.