Le premier tour des élections régionales françaises a été marqué par un fort taux d'abstention qui a dépassé le seuil des 52%. Ce qu'il faut retenir de ce scrutin, cependant, est la chute de l'UMP car c'est le Parti socialiste qui arrive en tête. Les Ecologistes sont en troisième position, talonnés par le Front National. L'opposition de gauche cumule, ainsi, 50,5% des suffrages exprimés, contre 27,2% à la droite parlementaire qui réalise un score historiquement bas, selon les observateurs. Cette première manche de la course régionale fait ressortir une déroute de la majorité présidentielle qui, épousant les thèses xénophobes de l'extrême droite, a laissé des plumes. L'orientation des débats électoraux sur le thème de l'identité nationale, un thème loin des préoccupations des Français, ajouté aux successives attaques contre l'islam et la communauté émigrée, s'est soldée par un vote sanction dont la droite au pouvoir doit en tirer des leçons. Le ciblage de la communauté musulmane et, à travers elle, la communauté algérienne s'est avéré inopérant pour une majorité présidentielle dont la politique économique est des plus catastrophique pour les Français. Pis encore, les résultats du scrutin ont démontré une poussée de l'extrême droite. Le Front national (FN) qui s'est distingué, comme à chaque élection, par une campagne anti-émigration, a connu une remontée qui devrait donner à réfléchir à la droite au pouvoir. La réaction timide à l'usage d'une affiche raciste par le parti de le PEN, lors de la campagne électorale, illustrait déjà la stratégie de cette majorité qui misait sur la peur des Français pour récupérer leurs voix. La gauche plurielle, composée du Parti socialiste, du Parti communiste et des Verts est apparue, aux yeux des électeurs, comme un rempart à la politique économique telle qu'elle est menée par Sarkozy. Le score de ce premier tour va sans doute se confirmer dès dimanche prochain, lors du deuxième et dernier tour de cette élection régionale. Le Premier ministre français, François Fillon, a estimé, dimanche soir, que «tout reste ouvert parce que les électeurs ne sont la propriété d'aucun parti», refusant de reconnaître que «la faible participation ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin». De son côté, Martine Aubry, Première secrétaire du PS, s'est félicitée du score de la Gauche.