Selon des informations rapportées, hier, par le journal en ligne TSA, la Protection civile (PC) serait soupçonnée d'avoir «favorisé deux marques de voitures françaises, Peugeot et Renault en l'occurrence, dans un important contrat relatif à l'acquisition de véhicules afin de doter son parc ambulancier». Se basant sur un avis diffusé par la direction générale de la Protection civile, annonçant l'attribution d'un premier contrat au constructeur Peugeot Algérie, la PC s'associe ainsi avec un second constructeur automobile français, après Renault. Selon TSA, le contrat porte sur l'acquisition d'un lot composé de 337 ambulances pour un montant de 2,13 milliards de dinars. Le plus intriguant dans cette affaire est que «l'attribution de ce marché au même constructeur a été annulée à deux reprises par le passé». Selon la même source, la dernière résiliation en date remonte à avril 2009 et le marché n'a pas bénéficié, semble-t-il, de l'aval de la Commission nationale des marchés publics (CNMP), suite à une plainte introduite par un concurrent. Le motif serait lié surtout aux termes de la rédaction du cahier des charges. Le texte représentant les conditions de soumission «prévoit des spécificités techniques qui favorisent nettement les deux constructeurs français. Les dimensions retenues pour les véhicules excluent, en effet, les constructeurs asiatiques –la taille de leurs véhicules est petite- et allemands –une taille légèrement plus grande. Les dimensions retenues sont presque identiques à celles du Boxer (Peugeot) et du Master (Renault)», a indiqué la même source, dans sa livraison d'hier. TSA, qui évoque une copie du procès-verbal d'ouverture des plis techniques, a précisé que le constructeur français Renault a soumissionné via quatre entreprises différentes. Peugeot a, quant à lui, présenté des offres à travers sa filiale algérienne et sa maison mère en France. Deux constructeurs allemands (Sovac et Mercedes) ont présenté, également, des offres qui, paraît-il, ne sont pas en adéquation avec les conditions de soumission comprises dans le cahier des charges. Quant aux constructeurs asiatiques, ces derniers ont préféré s'abstenir car le cahier des charges les exclut de fait. Concernant FIAT, dernier soumissionnaire, son offre aurait été écartée pour des raisons liées au timing, d'après les mêmes précisions rapportées par TSA. FIAT aurait déposé son offre une demi-heure avant la limite de dépôt. Contactée, hier par nos soins, pour de plus amples informations, une source de la direction de la Protection civile a expliqué que «les soumissions étaient faites dans les règles et l'ouverture des plis s'est effectuée en présence d'un huissier de justice». Notre interlocuteur a précisé qu'il «est tout à fait normal de fixer les conditions techniques pour les soumissions car les véhicules de la Protection civile doivent disposer d'un gabarit bien déterminé afin de permettre aux effectifs de secours de travailler dans les meilleures conditions». Notre source ajoutera que: «Ces conditions sont édictées par tous les pays à travers le monde et les instances de la Protection civile sont dans leur droit de fixer les conditions de soumission suivant les besoins». Ce premier contrat fait partie, indique-t-on, d'un projet global prévoyant l'acquisition de plusieurs milliers d'ambulances destinées, notamment, à équiper les futurs centres de secours de l'autoroute est-ouest.