La polémique sur la décision du constructeur automobile Renault d'istaller une usine au Maroc, a été relancée ce jeudi, au niveau de l'Assemblée populaire nationale. Cette fois-ci, il s'agit de l'attribution, par la Protection civile, au constructeur français d'un contrat de fourniture de 120 ambulances équipées d'un coût de plusieurs millions d'euros. M. Ahmed Hadibi, député du Mouvement Ennahda, a posé une question orale au ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, sur un marché octroyé par la Direction générale de la Protection civile (DGPC) à Renault portant sur l'acquisition d'ambulances. A ce titre, il a dit : "Je ne comprends pas la décision de la Protection civile d'attribuer ce contrat à Renault qui a choisi le Maroc pour investir dans une usine de montage de voitures".M. Zerhouni a répondu que "le contrat d'acquisition d'ambulances a été conclu dans la transparence après un appel d'offres international". En outre, il a affirmé que les marchés publics octroyés par son département ministériel tiennent compte des intérêts du pays et sont conformes à la loi en vigueur. Lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales et présidée par M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN, le ministre a indiqué que son département "a pour principe, lors de chaque marché public octroyé, d'accorder la priorité à la production nationale, tant du secteur public que privé". M. Zerhouni a répondu que cette transaction, d'un montant de 12 329 930 euros, et non de 50 millions d'euros, tel qu'avancé par le député, a été conclue dans le cadre “de la loi réglementant les marchés en vigueur”. Dans le même contexte, il a expliqué que le marché a été conclu, ces dernières années, sous le contrôle de la commission nationale des marchés relevant du ministère des Finances et suite à un appel d'offres, avec dépôt du cahier des charges. Il a souligné que quatre sociétés se sont présentées à ce marché, en l'occurrence: Renault, Peugeot Algérie, Peugeot France et Amine-Voiture (société algérienne privée), affirmant que l'acquisition du marché par Renault est due “à la conformité de son offre aux conditions requises”. Dans ce cadre, le ministre s'est interrogé sur la candidature de deux Peugeot «Peugeot Algérie, Peugeot France». A noter que Renault n'est pas exclu des marchés publics algériens et sa décision d'investir au Maroc n'est pas un critère d'exclusion lors des appels d'offres lancés par l'Etat. Il y a lieu de souligner que la polémique sur la décision de Renault d'investir au Maroc a commencé il y a plusieurs mois lors de l'annonce par le constructeur français de réaliser une usine de montage de la Logan à Tanger pour près d'un milliard d'euros. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a demandé des mesures de limitation des importations de voitures des marques qui ne veulent pas investir en Algérie dans la fabrication et le montage de véhicules. Pour sa part M. Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a critiqué à plusieurs occasions le refus des constructeurs français d'investir en Algérie dans des usines de montage.