Près de 180 sociétés françaises, dont Peugeot, Renault Véhicules Industriels et Air Liquide sont mises en cause dans le rapport Volcker sur le scandale du programme de l'ONU “Pétrole contre nourriture”, publié sur le site internet de l'ONU. La commission d'enquête dirigée par l'ancien président de la Réserve fédérale américaine Paul Volcker a cité, fin octobre, dans son dernier rapport sur les dérapages et les malversations du programme “Pétrole contre nourriture” avec l'Irak, que plus de 2 200 entreprises issues de plus de 60 pays seraient impliquées. Parmi elles, près de 180 sont françaises. Elles sont accusées d'avoir versé, sciemment ou non, plusieurs dizaines de millions de dollars de pots-de-vin au régime de Saddam Hussein, en violation de l'embargo international qui frappait l'Irak avant la guerre de 2003. Renault VI (Véhicules Industriels), désormais propriété du suédois Volvo, est épinglé dans ce document pour avoir versé 6,6 millions de dollars de dessous-de-table sur un contrat de 78,2 millions de dollars portant sur la fourniture surtout de camions et de pièces détachées. Le constructeur automobile Peugeot est de son côté soupçonné d'avoir illégalement payé 7 millions de dollars pour obtenir un contrat de 73,3 millions de dollars pour la livraison notamment de berlines. Parmi les autres sociétés françaises citées figure, entre autres, l'établissement bancaire BNP. Citant toujours les documents obtenus par les enquêteurs, le rapport Volcker indique aussi que le groupe français Pierre Fabre Santé a versé un pot-de-vin de 15 895 dollars à l'ex-régime de Saddam Hussein pour la vente de 174 847 dollars de produits médicaux. Air Liquide Engineering est cité pour avoir donné 34 272 dollars, soit près de 10% d'un contrat de 370 768 dollars concernant des équipements électriques. Peugeot a rejeté samedi à Paris toute accusation d'avoir agi illégalement dans ce contrat. Après la mise en cause de milliers d'entreprises par le rapport Volcker sur le scandale “Pétrole contre nourriture”, certains Etats avaient demandé des informations complémentaires et des sociétés épinglées s'étaient défendues contre ces accusations. Ainsi, le groupe bancaire français BNP Paribas, qui était mandaté pour gérer les comptes du programme “Pétrole contre nourriture”, s'est défendu de tout “conflit d'intérêt” et a affirmé avoir “rempli les obligations résultant de son contrat avec l'ONU (...) de bonne foi”. Outre les 177 sociétés françaises incriminées, le rapport Volcker cite 143 entreprises italiennes, 88 russes, 77 chinoises et 57 allemandes. R. I./Agences