Une vaste et importante enquête a été déclenchée par la Gendarmerie nationale, depuis près de cinq semaines, sur des actes de commerce abusifs concernant le ciment, à l'Est du pays. Cette enquête touche plusieurs wilayas du pays et visent à contrer l'action des spéculateurs qui créent des tensions afin d'amasser des sommes d'argent colossales. Le fait est que ces agissements pénalisent et la réalisation de projets et les citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver un sac de ciment à moins de 700 ou 800 Da. Ce comportement est la cause de grandes pertes pour la production nationale. Les investigations ont porté sur les ventes effectuées durant l'année 2009 et a touché plusieurs entreprises étatiques, selon certaines sources. Les éléments de la Gendarmerie nationale ont établi une liste de personnes -des entrepreneurs, des producteurs et des opérateurs intervenant dans le secteur- pour vérifier si les quantités censées avoir été commercialisées sont, réellement, parvenues à leurs vrais destinataires. Selon les premiers résultats de l'enquête, une liste de plusieurs personnes a été dressée. Ces dernières ont reçu de considérables quantités et en ont fait usage à but spéculatif. Certains entrepreneurs débusqués continuaient à recevoir des quantités de ciment alors que leurs projets de construction ont été annulés. Le rapport définitif de l'enquête n'a pas, encore, été établi car les investigations sont toujours en cours et risquent de toucher d'autres intervenants. Pour rappel, les différentes usines de ciment produisent annuellement environ 9 millions de tonnes pour différents projets dont la construction de 1 million de logements, l'autoroute, les extensions, l'auto-construction, etc…. Les besoins sont donc énormes et atteignent les 11, parfois 12 millions de tonnes, ce qui a incité les pouvoirs à recourir à l'importation. Récemment, l'Etat avait annoncé l'importation de 3 millions de tonnes de ciment pour faire face au déficit, mais la tension est restée la même. Certains opérateurs ont affirmé que ces quantités ne sont jamais arrivées sur le territoire. C'est ce déficit qui est constaté chaque année et les envolées inexplicables des prix qui ont poussé les services de la Gendarmerie à enquêter pour identifier les cercles qui sont derrière cette pratique de rétention qui génère les tensions et annihile tous les efforts de production et d'importation de ciment. Selon des sources, la Gendarmerie avait, auparavant, mené une enquête dans le même sens, impliquant des responsables et administrateurs de plusieurs wilayas, à savoir Constantine, Batna, Biskra, El Oued et Ouargla. Les montants des spéculations ont atteint les 60 milliards de centimes. L'enquête a, certes, touché des wilayas de l'Est, mais le scénario est probablement le même partout en Algérie.