La proposition algérienne de baisser la production du gaz pour réequilibrer les prix n'a pas été retenue et la volteface des Russes n'a pas été commentée par le ministre de l'Energie et des Mines, à la fin de la réunion du dixième Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui s'est tenu à Oran. «Réduire la production de gaz serait un suicide. Les pays qui développent le gaz non conventionnel, les USA et l'Australie, prendront notre place», a même lancé Chakib Khelil, lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, façon de s'aligner sur la position des pays «forts». Cela est en contradiction, relève-t-on sur tsa, avec ce qu'il avançait à la veille de l'inauguration. En effet, avant l'ouverture du Forum, le même Chakib Khelil émettait de sérieux doute sur le gaz non conventionnel, soutenant par ailleurs que «le maintien des prix actuels va compromettre les investissements dans le secteur gazier durant les prochaines années», en précisant que «cela ne concerne pas uniquement l'Algérie». M. Khelil souhaitait en fait une stratégie bâtie essentiellement sur la réduction de la production. «Les prévisions pour les prochaines cinq années sont préoccupantes car on constate qu'il y aura qu'une faible croissance. En 2013, la demande sera au même niveau qu'en 2008», avait-il ajouté. Et revoilà le ministre algérien faire marche arrière. Interrogé hier sur les ondes de la radio nationale, M. Khelil a confirmé l'abandon par l'Algérie de ce projet de baisse de production en tentant d'atténuer ses propos. «Nous n'avons rien à relancer. Les membres du FPEG vont appliquer ce qui a été retenu dans la déclaration finale de la dixième session. Nous comptons beaucoup sur ces pays pour prendre les décisions appropriées», a-t-il dit. Et va-t-on indexer les prix du gaz sur le marché spot sur ceux du pétrole? «On verra!», dira Chakib Khelil. Voila une réponse qui ouvre la piste des «supputations sur la position réelle de l'Algérie concernant l'évolution future du marché gazier».