Une importante décision vient d'être prise par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Elle concerne l'entrée en vigueur d'un projet de loi relatif à la paternité des enfants nés hors mariage. Son application aura des répercussions profondes sur la société algérienne et évitera, dans une large mesure, des drames qu'ont connus beaucoup de filles naïves. En effet, selon Ould Abbès qui intervenait en marge d'une rencontre sur la famille et la cohésion sociale, "le projet de loi relatif à la détermination de la paternité, élaboré par le ministère et portant, particulièrement, sur l'insertion sociale des enfants nés hors mariage, entrera en vigueur à partir de l'année prochaine". L'important, dans cette annonce, n'est pas le fait que le projet soit appliqué l'année prochaine, mais que ce dernier oblige le père génétique, après analyse de l'ADN, à reconnaître l'enfant né hors mariage, dans le but de faciliter son insertion sociale et garantir sa protection et sa promotion. Des dizaines de jeunes filles, parfois mariées sous la Fatiha ou officiellement fiancées, ont été abandonnées après s'être retrouvées enceintes. Si ces cas –plus ou moins nombreux- trouvent une solution qui est le mariage, il reste que des centaines de jeunes filles crédules sont abusées par des garçons peu scrupuleux et se retrouvent enceintes. Beaucoup d'entre elles se retrouveront livrées à des charlatans qui leur promettront de les débarrasser du «fruit du péché», les exposant sinon à la mort, du moins à la prison. Celles qui auront réussi à tromper la «vigilance» familiale accoucheront avec une seule idée en tête : se débarrasser de l'enfant pour éviter le déshonneur. Chaque jour, la presse rapporte des cas d'abandon de nouveau-nés dans des poubelles, sachets et autres endroits destinés à emporter dans l'anonymat et l'horreur l'inconséquence d'une conduite parce que le père présumé refuse de s'assumer, protégé et par une société qui condamne la femme en premier mais surtout par l'absence de dispositions légales. Si la loi venait, réellement, à être appliquée dans toute sa rigueur, gageons que la honte changera de camp et beaucoup d'hommes choisiront de s'assumer pour éviter d'y être contraints par la Justice.