Sièges éventrés et dénudés, plancher crasseux, carreaux brisés et une atmosphère nébuleuse à cause du tabac amorcé, tel est le constat acerbe des autobus du transport urbain d'Arzew. Cet état de fait ne cesse de susciter l'appréhension des usagers du transport en commun, constitué de six véhicules, sillonnant à travers les trois lignes en fonction actuellement, en l'occurrence celle desservant les cités des Plateaux, Ahmed Zabana et Cap Carbon, avec deux bus chacune. D'ailleurs, les prestations de service, opérées par la régie privée qui exploite les dits itinéraires en matière de transport collectif, laissent beaucoup à désirer. Dès le départ et en raison du déficit en nombre de bus, cette même entreprise n'a pu satisfaire les utilisateurs qui ont carrément déserté ces véhicules de transport en commun, vu qu'ils étaient contraints de patienter un long moment dans les arrêts, parfois même plus de 30 mn, pour enfin prétendre à une place dans le bus. Les retards accumulés n'arrangeaient guère les intérêts de la clientèle qui opte pour le taxi, plus cher, certes, 15DA la place, au lieu des dix dinars requis par les receveurs de bus. «Je préfère me déplacer en taxi, c'est plus propre», lance un citoyen. Au niveau de la station, située au niveau de la place «La Sirène» d'où se font les départs vers le faubourg de «Cap Carbon», l'amertume des voyageurs qui habitent cette localité côtière se lit. «Jamais on a vécu un tel problème de transport. Nous voulons que notre ligne soit renforcée par d'autres bus, surtout que la saison estivale est aux portes», s'exclame un citoyen qui se rendait sur le littoral arzewien pour une partie de pêche. «Bientôt, ça sera la crise avec la venue des curistes excités et on se demande si on peut être à la mesure des bousculades pour se rendre dans nos foyers, après une dure journée de labeur?», rétorque un usager, habitant à Fontaine des gazelles.» Notons que ladite débâcle en matière de transport, fait le bonheur des clandestins qui se sont ainsi multipliés comme des champignons, à travers les artères de la ville pétrolière. Mais est-ce la solution pour une ville côtière, industrielle et touristique, appelée à devenir wilaya déléguée dans l'avenir?