L'Alliance présidentielle risque de laisser, aujourd'hui, des plumes à l'APN. En effet, le débat s'annonce houleux entre les députés FLN et RND au sujet du projet de loi relatif la gestion des terres agricoles. Le régime de la concession constitue la pomme de discorde entre une vision conservatrice incarnée par le FLN et une autre plutôt réaliste défendue par le RND. Le FLN affûte déjà ses armes pour contrecarrer le projet de Ouyahia qui vise à ramener la durée de la concession de 99 à, seulement, 40 ans. C'est presque un révisionnisme idéologique aux yeux du FLN. Le membre du bureau politique de ce parti et néanmoins SG de l'Union des paysans algériens (UNPA), Abdelkader Alioui, ne s'est pas privé de tirer à boulets rouges sur la mouture du Premier ministre. Abdelkader Alioui a ouvert vendredi dernier les hostilités sur les ondes de la radio en déclarant crûment que l'UNPA rejetait catégoriquement le régime proposé. Ce responsable du FLN s'était attardé notamment sur la limitation de la durée de la concession à 40 ans. «Les intérêts des agriculteurs ne sont pas protégés, raison pour laquelle ils ont peur pour leur avenir et leurs exploitations» a-t-il asséné. Le patron de l'UNPA reproche également au gouvernement d'avoir ficelé la nouvelle loi sans associer les professionnels du secteur. M. Alioui a ajouté qu'«il est évident de rejeter cette loi et nous disons, ça suffit le bradage de la terre!». Cette déclaration donne déjà un avant-goût du débat qui aura lieu aujourd'hui à l'APN. Au-delà des divergences idéologiques entre le RND et le FLN sur cette question, cette probable fronde des députés du parti de Belkhadem s'apparente à une remise en cause de la politique du Premier ministre, SG du RND, Ahmed Ouyahia. Il faut rappeler que le patron du FLN ne s'est pas empêché, la semaine dernière, à l'occasion d'une rencontre avec la jeunesse, de critiquer sèchement la conduite des affaires par le gouvernement. Cela sent un parfum de remaniement dont les salons algérois parlent depuis quelque temps…